Aldéa Luna - Retour aux fondamentaux

Nous avions écrit à cette réserve pour y faire une semaine de Workaway. Mais ayant des bénévoles jusqu'à septembre prochain ils ne pouvaient pas nous accueillir en volontariat. On décide alors de participer à un de leurs programmes : expérience de la vie dans la nature. En quoi cela consiste ? On ne sait pas trop, on a quelques idées comme manger ce que la nature nous propose, c'est à dire manger de saison et ce que l'on trouve dans le potager. Pas de viandes, pas d'internet, pas de réseaux mais sinon c'est un saut dans le vide.



L'arrivée dans les lieux 


Rendez-vous pris pour une semaine de découverte à un prix tout à fait correct par rapport à notre budget. Ainsi, le 22 mai à 11h, Elisabeth, Martin et leur fille Anna de 4 ans viennent nous chercher à la gare routière de Jujuy. Direction la réserve de biosphère de Las Yungas. Pour y arriver, il nous a fallut prendre une piste pendant 1h30 environ pour faire une 40ène de km. Ainsi, après avoir fait toute cette route, avoir troqué le premier 4x4 contre un plus costaud au milieu de la forêt, avoir franchis plusieurs fois le Rio, passé plusieurs barrières nous voilà au milieu de nul part, avec une vue incroyable sur la faune et la flore des lieux.
Nous touchons les nuages. En effet, cette réserve Las Yungas se trouve souvent recouverte par la brume ce qui amène un peu plus de magie à ce lieu. En arrivant, une grande sensation de quiétude nous envahit. Nous sommes bien, rien pour interférer nos pensées. Il n'y a qu'à profiter de la nature.
La réserve Aldea Luna a été créée par Elisabeth, Martin et leur fils Mathias de 9 ans à l'époque il y a une 10 ène d'années après avoir bourlingué un peu partout en Amérique du Sud pour trouver leur endroit.


Sur le site on trouve une belle dépendance, le lieu commun ou l'on se retrouve pour lire, manger, faire la cuisine. Deux cabanes de 5 lits, les dortoirs pour les touristes et volontaires. Et deux maisons en contre bas, celle de Martin, Elisabeth et Anna et l'autre pour Franck et Caroline. Ce sont deux anciens volontaires d'une 30ène d'année qui y sont venus il y a 5 ans et ont décidé de s'y installer définitivement.
Ces habitations sont entourées de plusieurs jardins permettant le cycle des cultures et nourrissant tout ce petit monde.




La vie sur place


Au programme cette semaine : retour aux bases !


Si l'on veut une douche chaude, il faut aller chercher du bois pour allumer la chaudière et attendre entre une heure et deux que l'eau chauffe et on se limite à deux douches chaudes par semaines, car l'eau vient des réserves d'eau de pluie. Si l'on veut des vêtements propres, direction le rio pour y faire notre lessive. Il n'y a pas d'électricité, on vit au rythme du soleil, on s'autorise une soirée au générateur par semaine pour recharger les batteries et écouter de la musique.
Puis l'on participe aux tâches de la maison, comme faire de la marmelade de mandarines, de tomates des arbres, faire le pain, préparer le potager pour les prochaines cultures, planter, récolter, égrener pour récupérer les futurs semences.







Nous en avons également profité pour nous balader dans cette réserve riche en faune et en flore. Pour la flore, c'est tout le contraire de ce que l'on a pu voir la semaine dernière dans la Quebrada d'Humahuaca. Tout est vert et luxuriant, le désert est loin dernière nous. Pour la faune également ça change, une grande biodiversité semble s'y développer mais étant en hiver elle s'est faite plus rare. Nous avons tout de même eu la chance de voir des perroquets et autres oiseaux. Et beaucoup de vaches en libertés appartenant aux paysans du coin.











Que l'on soit en balade ou posé sur la terrasse de la maison, le mot d'ordre est le silence qui nous enveloppe avec bienfaisance. Il nous permet d'être sensible à la vie de la nature, aux chants des oiseaux, entendre leurs grandes envolées et ainsi profiter, simplement profiter.
Regarder le temps qui passe.






Un bilan très positif



Franchement, en débutant ce programme on s'est posé beaucoup de questions sur notre capacité d'adaptation. Nous avions peur de finir par nous ennuyer. Nous sommes quand même citadins, toujours branchés au PC ou à notre téléphone ; nous aimons, il ne faut pas le cacher, boire des bières, du vins, et manger de la viande. Nous avons été surpris par le bienfait sur notre corps et notre esprit de cette semaine. On en retiens quelques leçons que l'on adaptera dorénavant à notre mode de vie. Dorénavant nous limiterons notre consommation de viande, nous éviterons celle des grandes surfaces pour privilégier celles dont on est sûr de la provenance. Nous essaierons également de limiter notre consommation de café, il n'y en avait pas ici, nous avons bien remarqué le manque les premiers jours et le changement sur nos nerfs. Et Paul essayera d'être moins dépendant aux moyens de communication.


De cette semaine, nous ne pouvons en retirer que du bénéfice. Tout ça grâce à Elisabeth et Martin qui ont fait  avec leurs mains mais aussi avec leurs sourires et leur gentillesse un lieu où il fait bon de s'arrêter. Où il fait bon de prendre le temps de vivre au rythme de la nature et en adéquation avec ce qu'elle a à offrir, sans la piller afin qu'elle puisse se régénérer et offrir de nouveau.

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