Retour en Argentine: La région de Mendoza

 Nous quittons le Chili

Nous prenons le bus à Santiago direction Uspallata, six heures environ avec une heure d'arrêt à la frontière Chilienne. Maintenant sur nos passeports nous pouvons voir que nous sommes entrés en Argentine, sans sortir du Chili. Il y a un peu de relâchement à la frontière !

Ce voyage nous aura offert un spectacle naturel superbe. Traverser les Andes est un moment inoubliable, nous avons eu un panel de couleurs devant nos yeux très différents de ce que l'on a pu voir jusqu'ici. Nous retrouvons le blanc de la neige sur les sommets et plus nous descendons sur la vallée désertique, plus nous trouvons des rouges, marrons, roses, verts....Six heures à en prendre plein les yeux et à ne pas se lasser à regarder le paysage.

Premier village Argentin

Nous voilà à Uspallata pour trois jours, petite bourgade de 3500 âmes vivant toute l'année avec les sports que peu offrir la montage (trek, rando, raquette, ski,...). Cependant ce n'est pas un endroit très marquée par le tourisme, on va pouvoir faire une pause avec les grandes villes et la foule.

Première journée : 

Nous partons direction le Cerro 7 Colores qui est à une dizaine de kilomètres du village. Balade que nous partageons avec deux chiens qui nous ont adoptés dès la sortie du village. Note pour nos prochaines randos : il faudra que l'on apprenne à les faire fuir avant que se soit trop tard !

On les nommera Blake et Mortimer par leurs pelages.

La rando est plutôt simple, un long chemin au milieu des montagnes avec quelques points de paysages sympathiques : dans les premiers kilomètres nous traversons la déchetterie du village, trois kilomètres plus loin nous sommes dans le cimetière animalier d'Uspallata, puis enfin nous arrivons au Cerro 7 Colores. C'est joli mais rien de transcendant, ça fait penser à la Cappadoce Turc mais en riquiqui ! C'est une petite colline où nous retrouvons bien les 7 couleurs qui la composent (orange, marron, blanc, vert, rose, rouge et bleu). Le soleil commence à bien taper et nous sommes dans le désert. Bien entendu, Blake et Mortimer n'ont pas pris leurs dispositions pour faire une balade de 20km aller-retour sous le cagnard donc nous partagerons notre eau avec eux.

Pour le retour nous voulons éviter de reprendre le chemin de l'aller donc tentons un petit sentier que nous avions vu du haut du Cerro 7 Colores. Le chemin s'avère être un cours d'eau asséché bien escarpé où nous devons faire avec un peu d'escalade, les chiens commencent à tirer la langue. Ce sentier nous aura mené nul par car nous arrivons devant une chute d'eau (toujours asséchée) qui nous oblige à faire demi tour et retrouver le chemin de l'aller. Blake et Mortimer sont à bout de course, nous devons les aider à remonter les quelques endroits escarpés par manque de force, Paul les pousse au cul pendant que Mélo les rattrape par les pattes avant !

En arrivant à l'entrée d'Uspallata on décide de continuer la marche car il est encore bien tôt dans l'après midi pour se poser et prendre l'apéro, donc nous entamons le chemin du Cerro de la Cruz. Une petite (mais raide) ascension de 200m qui nous permettra d'avoir une belle vue sur la cordillère des Andes d'un côté et la Pré-Cordillère de l'autre. Mais avant de faire cette ascension, étant donné que nous sommes à l'entrée du village et que nous arrivons au bout de notre stock d'eau nous essayons de faire fuir nos compagnons de route. Impossible! On les retrouve derrière nous, oreilles baissées car ils savent que l'on est pas d'accord, mais bon on les comprends, c'est vrai que nous sommes des gens sympathiques.

En arrivant au sommet du Chemin de la Cruz nous avons en effet une très belle vue, les couleurs sont toujours aussi subimes et nous prenons plaisir à voir tout ce paysage qui s'offre à nous.

Le lendemain la journée est plus tranquille. Mélo s'est fait une tendinite en rentrant de la rando donc nous préférons rester calme. Mais comme à notre habitude nous ne savons pas ne rien faire et nous avions prévus de partir en rando à cheval. C'est parti pour trois heures de tapes fesses !
Cette rando nous fait découvrir le cœur de la Pré Cordillère des Andes, les couleurs sont toujours aussi forte et nous prenons plaisir à nous faire bercer par le pas de nos équidés. Nous avons durant cette rando une superbe vue sur la Cordillère des Andes.

Au milieu de notre balade on fait un arrêt au niveau d'une ancienne mine de cobalt fermée il y a une cinquantaine d'année. Nous ne sommes pas rester longtemps et n'avons pas été très loin dans son exploration mais très vite l'on peu s'imaginer le travail qui a pu s'y effectuer en voyant tous les boyaux partir à droite et à gauche.

L'heure du retour est là, nous devons reprendre nos chevaux et rentrer, il est grand temps pour Paul qui commence à sentir l'apparition de bleus sur ses fesses. En tout cas nous sommes très heureux de cette première expérience équestre car le contact avec les chevaux c'est très bien passé alors que nous n'en avions pas l'habitude.

L'après midi nous restons à l'auberge car la tendinite de Mélo se réveille. Nous essayons alors de prendre le rythme Argentin avec la longue sieste. Au couché du soleil nous reprenons la route pour sortir du village et pouvoir avoir une nuit noir exempte de toute lumière afin d'essayer de voir les étoiles. La soirée s'annonce fraîche mais étoilée malgré la lune, très bien pour nous, nous sommes équipés. Nous nous installons à la sortie du village avec l'apéro sous la main et en compagnie de Mortimer qui nous a retrouvé sur le chemin. Le soleil se couche derrière la Cordillère, les étoiles apparaissent une à une et maintenant la voie lactée, c'est magnifique. A ce même moment, Mélo reçoit un message de France, sa première nièce vient de pointer le bout de son nez. Une très belle nouvelle qui arrive à un moment enchanteur pour nous, le hasard fait bien les choses. Nous rentrerons nous coucher les étoiles plein les yeux dont une nouvelle nommée Juliette.

Dernière journée à Uspallata, nous devons nous remettre le nez dans nos livres et sur Internet afin de peaufiner la suite de notre voyage. Au bout de quelques heures nous ne tenons plus et décidons à 16h de partir faire une rando de 14km que l'on nous a conseillé.

Cette balade nous amène vers un autre côté du village que nous n'avions pas fait. Nous arrivons rapidement au milieu du désert, toujours entre les Andes et la Pré Cordillère des Andes. Le paysage est toujours aussi captivant. Et sur le chemin du retour nous en prendrons plein les yeux. Le soleil commence à se coucher de l'autre côté des Andes donnant au ciel une couleur rose comme nous n'avions jamais vu.

Uspallata ne représentait que 3 lignes dans notre guide touristique, notre choix de s'arrêter ici s'est fait sur le simple fait que nous ne voulions pas enchaîner deux villes (Santiago et Mendoza). Et quelle bonne surprise d'arriver dans cette petite ville au milieu du désert coincée entre deux chaines de montagnes. Elle annonçait pour nous une nouvelle phase dans notre voyage, celle des milieux désertiques d'altitude et de leurs couleurs ocres et chaudes qui tranchent avec les bleus et verts que nous avions côtoyés jusqu'à maintenant.

Retour à la ville: Mendoza

Nous repartons ensuite pour la Capitale de la région, Mendoza, qui est également la Capitale viticole du pays. 70% du vin Argentin y est produit.

Mendoza est une ville quadrillée dont les rues sont bordées de magnifiques arbres ... en plein désert. En effet un système de canaux longe toutes les rues et irrigue ces arbres ce qui donne une atmosphère agréable à cette ville. Malgré cela nous ne lui trouvons pas de charme particulier. Cette ville de taille moyenne est un alignement de boutiques et de magasins de modes. Nous ne trouvons pas de quartiers avec une âme... Peut-être n'avons nous pas cherché au bon endroit.

Nous décidons d'aller faire un tour dans les vignobles, pour ça la localité de Maipu s'y prête à merveille car elle concentre en très peu d'endroits pas mal de Bodegas. Après avoir pris le bus 173 sur la ligne 10 nous voilà à Maipu. Nous sommes en plein attrape touriste, en effet le meilleur moyen de faire le tour de ces bodegas est de louer un vélo, très bien, sauf que les loueurs de vélos se sont bien mis d'accord et proposent tous de vieux machins à un prix prohibitif. Nous sommes là, tanpis allons y, nous ferons moins de caves pour compenser le prix. Nous avions repéré une cave tenue par des Français, étant la plus loin et ayant une petite envie de chauvinisme nous voici parti. Et quelle bonne surprise, car nous sommes loin des énormes caves bling-bling que nous voyons le long du chemin. CarinaE, la cave, est tenue par Brigitte et Philippe qui se sont installés là il y a une bonne dizaine d'années après un coup de cœur alors qu'ils ne connaissaient rien au vin. Et franchement chapeau, après une dégustation de pratiquement l'ensemble de leurs vins et le plaisir d'avoir une bonne discussion en Français, on peut dire qu'il y a de bons nectars dans cette cave. Très contents, et un peu saouls, nous les quittons et reprenons nos vélos pour aller ... en face. Il y a là une fabrique d'huile d'olive, la première en Argentine, et la 5eme mondiale (en qualité !). C'est parti pour une dégustation d'huile, de vinaigre balsamique, d'olives, de tapenades ... Un vrai régal ! Nous repartons cette fois-ci pour de bon, sous le soleil qui traverse les allées de peupliers couleurs d'automne qui bordent les champs de vignes et d'oliviers.

Dernier jour à Mendoza, nous n'avons pas prévu grand chose si ce n'est de continuer notre poussée de chauvinisme (promis après c'est fini). En effet Brigitte nous avait parlé d'un bar (le Merval) où ils se rendraient pour suivre l’élection présidentielle. Au rendez vous il y avait des Français, du bon vin, et des sandwichs rillettes-cornichons ou jambon-gruyère, au top ! La suite tout le monde la connais.

Demain réveil à 6h30 pour prendre la route vers le nord !