Santiago du Chili

Nous voici dans la capitale du Chili, 4 millions d'habitants soit 2 fois Paris.
Nous avons passé trois jours complets dans le centre de cette ville, où nous avons concentré nos explorations dans les Barrios (Quartiers) du Centro, Brazil et Bellavista.


Nous avions réservé une auberge sur la Plaza de Armas, point central des lieux que nous voulions voir. Quelle surprise de constater que cette auberge était au 6ème d'un vieil immeuble qui possède, pour y monter un capricieux ascenseur en bois conduit d'une main de maître par son lifter, on se croirait dans un autre temps. Cette auberge nous offre un panorama incroyable sur cette place bordée de palmiers et sur les bâtiments qui l'entourent sur fond de montagnes.

La vue sur la Plaza de Armas

Ces 3 jours on été bien différents de nos deux premiers mois de voyage. Nous avons troqué Rando et Paysages pour de la Culture.

De la bouffe !

Nous ne parlons pas ici de grands restaurants, mais de cuisine de rue, de marchés et de bistrots. C'est la première fois de notre voyage où nous ne ferons pas de cuisine, nous laisserons de côté l'art que nous avons développé dans l'élaboration du sandwich et de ses multiples variantes.
Au fil de nos ballades nous avons principalement mangé ce que nous proposaient les vendeurs à la sauvette. En effet à Santiago ils sont partout, mais alors partout : Parcs, Rues, Boulevards, Places ... Ils vendent de tout et surtout de quoi manger à toutes heures du jour ou de la nuit.

Nous vous avons concocté notre menu parfait dans les rue de Santiago:

Entrée: 
Empenada
beignet fourré frit ou cuit au four

Plat Principal:
Un completo 
un hot dog à l'avocat et à la tomate
Une brochette de viande 
cuite sur un cadie
une galette frit.

En boisson: 
Un jus de grenade  
fraîchement pressé 

En dessert: 
Un Mote con Huessilo 
une grosse cuillère de céréales baignées dans un sirop d'abricots

Et vous en aurez en tout et pour tout pour 7€

 Santiago est dotée d'un très grand nombre de restos de toutes nationalités et à tous les prix, comme toutes les capitales du monde nous imaginons. Nous avons privilégié les restaurants "Bistrots" qui proposent de la cuisine plutôt traditionnelle. Au Galindo par exemple, nous avons enfin pu essayer la fameuse Parilla dont nous avons beaucoup entendu parlé durant notre voyage. Ce plat n'est ni plus ni moins qu'un copieux assortiments de viandes grillées. Le Chili, comme son voisin Argentin, possède une cuisine très tournée autour des viandes Asados, des viandes grillées. Nous avions dans cette assiette du boudin, de la saucisse fumée, des côtes d'agneau, des filets de poulet, des steaks de bœuf et ... quelques pommes de terre. Végétariens s'abstenir !
Sur les conseils de Claire, la sœur de Paul, nous avons également goutté le Pastel de Cholco. Ce plat est un gâteau de maïs agrémenté d'olives, de viandes, d’œufs ... Le maïs apporte une saveur sucrée à ce plat, une découverte étonnante !
Ces repas étaient également l'occasion de vivre un peu avec les Santiaguinos. Un midi nous avons pu partager la ferveur des clients devant un match de foot national et un soir profiter des différents musiciens qui viennent jouer un morceau sur les terrasses pour faire un peu d'argent.

La Paella de Marisco                Le N°2 de l'Emapanada à Santiago                        La Parilla

 Enfin nous avons goûté un autre grand fleuron de la gastronomie Chilienne: la Paella de Mariscos. Le Chili a un pan de sa gastronomie tournée vers une de ces plus belles ressources: l'océan pacifique. Nous avions déjà pu expérimenter la cuisine de la mer Chilienne quand nous étions à Chiloé, nous avons renouvelé l'expérience à Santiago. Nous avons pris ce plat dans un des nombreux petits restaurants du marché couvert aux poissons de Santiago. Dans ce marché, ces restaurants cuisinent au milieu des étales de poissons avec la matière première qui arrive fraîche tous les matins. Notre problème c'est que nous n'avions compris que Paella lorsque le serveur nous a proposé ce plat  et nous nous sommes dit que ça devait peut-être ressembler à la paella espagnole que nous connaissons. C'est en fait une soupe de mollusques, forte en saveurs et en textures, et un peu difficile à digérer. Mélo était aux anges, elle qui n'apprécie les mollusques qu'en très petite quantité.

Le marché au poissons de SantiagoQuel choix de poissons ! 

De l'art et de l'histoire

Mis à part le pan gastronomique de la culture Chilienne, chère à nos papilles de Français nous avons également pris notre dose d'art à Santiago.
Ici encore sous différentes formes, un peu à l'image de la gastronomie. Car en effet il y a une grosse scène de rue permanente à Santiago. Partout des artistes se donnent en spectacles afin de gagner de l'argent. Nous avons vu de tout et beaucoup de chose très bien : des clowns dans les parcs où jouent les enfants, des danseurs de Hip hop ou de danses traditionnelles, des matchs d'échecs, des batucadas, des percussionnistes danseurs ou un joueur de violon marionnettiste (incroyable ce mec!).
Nous avons été impressionné par la quantité et la qualité de ces représentations.

Des joueurs d'échecs

Percussionniste danseur

Danse traditionnelle

Danse traditionnelle

Violonniste & Marionnetiste

Mosaïque dans les rues de Bellavista ... Magnifique Enorme fresque murale  Graff dans les rues de Bellavista

Nous avons également voulu mettre à l'épreuve notre espagnol en allant assister à une pièce de théâtre au Centro Gabriela Mistral, Nuevo Año de la compagnie Viajeinmovil. C'est une pièce comique très émouvante sur le sujet de société qu'est la prise en charge des plus anciens. Un sujet d'autant plus lourd ici qu'il ne semble pas y avoir de caisse de retraite obligatoire. Cette pièce est rentrée en résonance avec le constat que nous avions fait sur l'âge avancé d'une bonne partie des vendeurs à la sauvette. Le tragique du sujet était bien manié dans cette pièce à l'humour noir. Malgré le fait que nous n'ayons pas compris la totalité des blagues et la subtilité de certaines situations, nous avons passé un bon moment.

A Santiago nous avons également pris conscience que la dictature de Pinochet n'était pas si vieille. Le rappel dans la ville est permanent, que ce soit par les graffitis, par la maison de Londres 38 (une très belle demeure qui servit aux tortures), ou le musée de la Mémoire et des Droits de l'Homme qui propose une belle exposition permanente sur cette période de l'Histoire Chilienne. Nous avons eu l'impression que l'ambiance des rues de Santiago, la tolérance que nous avons ressenti, l'ouverture d'esprit et la joie omniprésente devait peut-être découler du vent d'espoir qui a suivi la chute de Pinochet.

Londres 38 - Haut lieu de la torture sous PincochetToujours des disparus
Le musée de la mémoire et des droits de l'Homme

Des Poumons de nature


Cette monstrueuse ville entourée par des montagnes où les grattes ciels côtoient les vieux bâtiments coloniaux au milieu de buildings vieillissants, est propice à l'accumulation de pollution. Cependant on y trouve des poumons verts.









Trois nous ont semblé remarquable:

- le Cerro Santa Lucia: sur cette petite colline est installé un parc parcouru d'escaliers et de terrasses où les Santiaguinos passent du temps devant les panoramas sur la ville.

- le Cerro San Cristobal: culminant à 850 m, doté de pistes de VTT descentes, d'une rando de 10 km et de différents jardins, cet énorme parc est un vrai espace de nature en plein cœur de la ville. De ces hauteurs on a des panoramas sur la ville qui vous font prendre conscience de sa taille. Lorsque c'est complètement dégagé il semblerait que l'on puisse voir les Andes.

Vue sur Santiago


- Et d'une moindre mesure mais avec une ambiance très agréable et une vrai coupure avec la ville, le Parc Quinta Normal, on nous avons pu voir une rencontre de passionnés d'Aquarium qui se vendaient du matériel dans le parc !

 Musée l'Arlequin

Cet article n'a pas été facile à écrire pour nous. Surement parce qu'il est compliqué de retranscrire l’effervescence d'une ville, le ressenti que nous en avons eu sans rentrer dans des clichés tirés d'une visite somme toute assez courte d'un espace si grand, complet et compliqué qu'est une capitale.

Santiago est une ville qui ne nous a pas semblé à 100% dépaysante, mais que nous avons trouvé plus ouverte et plus joyeuse dans le temps où nous y étions que les villes que l'on connait. Nous y avons passé de bons moments et ne nous sommes jamais sentis mal à l'aise. Pour nous qui sommes plutôt ruraux d'éducations et d'affinité, c'est une belle expérience.





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