Valpo, ville d'expériences
"... Les vies excentriques que j'ai découvertes à Valparaiso m'ont toujours surpris par leur identité parfaite avec ce port déchirant. Là-haut, sur les falaises, la misère fleurit à gros bouillons frénétiques de goudron et de gaîté. En bas, les grues, les embarcadères, les travaux de l'homme couvrent la ceinture de la côte d'un masque peint par le bonheur fugitif. Certaines vies, pourtant n'ont jamais atteint les falaises, comme elles ne sont pas descendues non plus jusqu'au travail. Elles ont gardé dans leur coquille leur propre infini, leur portion de mer. Et elles l'ont protégé avec leurs propres armes, tandis que l'oublis s'approchait d'elles comme la brume..."
Pablo Neruda, J'avoue que j'ai vécu.
Nous avons passé 3 semaines dans cette ville. Ce qui représente un tiers de notre voyage jusqu'à maintenant. Nous avons commencé par une semaine d'exploration de la ville et de ses environs et ensuite nous avons fait notre première expérience de Workaway
LA CAMPANA
Notre première sortie aura été dans le parc de la Campaña afin d'y faire son ascension. Dure journée, mais le jeu en valait la chandelle.
L'ascension de la Campaña c'est 4h de montée, pour 1000 m de dénivelé. Il faut commencer par prendre le train à Valparaiso à 6h45 jusqu'à son terminus Limache et de là prendre un bus jusqu'à l'entrée du parc. A cette période et en semaine il n'y a presque personne.
La rando grimpe du début jusqu'à la fin, la première partie se fait sur un chemin sinueux dans la forêt. Nous commençons rapidement à sortir de la brume matinale et pouvons profiter de cette mer de nuage qui s'étend à nos pieds.
Arrive ensuite la seconde partie de la rando, où le chemin se transforme en pierrade et où la pente s'accentue. Plus d'ombre pour nous protéger du soleil, la progression est difficile sur la roche. Nous sommes entre la rando et la grimpe. On peut dire qu'on en a bavé. La brume s'est totalement levée pendant que nous avions le nez dans les cailloux et lorsque nous arrivons au sommet de la Campaña, quel émerveillement de se retrouver devant un panorama 360° qui nous permet de voir à l'ouest le pacifique et à l'est la cordillère des Andes avec son sommet l'Aconcagua. Incroyable ! La grandeur de ce que la nature a à montrer nous laisse bouche bée. Nous passerons 2 heures sur ce sommet à simplement contempler ces paysages dans un calme des plus reposant.
QUINTAY
Nous avions repéré ce petit port au sud de Valparaiso où sont présents 3 clubs de plongées. Nous avons décidé d'y réserver une explo, pas parce que l'endroit est réputé pour être magnifique mais plus parce que nous voulions faire une petite piqûre de rappel pour ne pas perdre la main. Mélo était restée sur une petite appréhension depuis notre dernière plongée, c'était donc l'occasion de conjurer le sort. Réservation de l'explo est faites à 12h00.
Première difficulté de la journée, comment aller à Quintay ? En effet ce port est très mal désservis par les transports en commun.
Plan A: Nous savons qu'il y a quelque bus qui y assurent la liaison, mais personne ne sait vraiment nous dire où le prendre. Lorsque nous finissons par trouver l'arrêt, nous constatons que nous l'avons loupé de 2 mins et que le prochain est dans 2 heures.
Plan B: Prendre un Taxi, ou plutôt un collectivo, taxi à partager mais étant en retard nous payerons pour les places vides.
Nous arrivons à Quintay, village très joli mais peut vivant (nous sommes hors saison). Lorsque nous nous pointons au club de plongée, un employé nous dit ne pas être au courant de notre explo, il passe alors un coup de fil à l'instructeur qui est ... à Santiago ! Mélo qui commençait à être un peu nerveuse commence à vraiment se demander si elle va plonger.
Tanpis on attendra, on est pas venu jusqu'ici pour rien et il n'y a rien d'autre à faire. Le nouveau rendez-vous est prévu à 14h00, notre instructeur se présentera à 15h00.
On prend nos équipements et direction le bateau ... échoué sur la plage depuis quelques semaines (hors saison oblige). Après 30 mins d'efforts intenses dans nos combis de plongée et un appel à l'aide pour des bras supplémentaire nous finissons par réussir à le mettre à l'eau. Nous entrerons finalement à l'eau à 16h00.
Au programme : une épave. Paul est assez excité par l'idée. La mise à l'eau se fait dans une eau à 17°C ... Plongée en eaux froides, ça nous rappelle notre apprentissage dans les sources de la Touvre. Et c'est partis pour une plongée de 30 mins à 18 m de profondeur, plutôt pas mal vu la température. L'épave n'avait rien d'extraordinaire mais c'est sympa de l'a traversée, de voir la vie marine qui s'y est greffée. On ne peut pas dire que ça ait été une belle plongée, mais on y a néanmoins pris du plaisir, avons réactualisé nos connaissance et rassuré Mélo. Bilan positif.
Reste maintenant à rentrer .... et pas de collectivo à l'horizon. Nous errons donc à la sortie du village en espérant croiser un bus quand un gars en voiture ouvre ça fenêtre et nous dit de monter. Il ne va pas à Valparaiso mais peut nous déposer à un endroit où il y a beaucoup de bus qui passent ! Génial, nous faisons du STOP sans lever le pousse.
Cet homme s'avère super avenant et cherche à discuter avec nous malgré notre espagnol approximatif. C'est le genre de personnage qui a eu plusieurs vies et qui sourit tout le temps. Nous avons passé un super moment avec lui. Après toutes ces petites galères la journée se termine très bien !
VINA DEL MAR
Nous avons également passé une journée à Viña del Mar. Cette ville est une station balnéaire défigurée par un plan d'urbanisme inexistant, habitée par des Santiagones et des Argentins au niveau de vie élevé. Autant dire qu'elle n'a aucun charme, qu'elle est presque trop propre et que nous y sommes aller uniquement pour profiter de la plage et essayer le SandBoard sur les deux dunes qui sont préservées des constructions.
LE WORKAWAY A WINEBOX


Nous étions logés dans les chambres de l'hôtel qui étaient terminées, un standing que nous n'avions pas eu jusqu'à maintenant. Poser ses affaires dans une chambre propre avec salle de bain privative pendant 2 semaines nous a fait le plus grand bien. Nous étions au total 10 bénévoles et oui se fut la surprise pour nous! Car qui dit 10 bénévoles dit voyageurs et dit anglais. Nous nous entendions très bien et avons créé des amitiés avec certains d'entres eux, cependant nous n'avons pas eu les deux aspects que nous cherchions: la pratique de l'Espagnol et le contact avec la vie locale.

Les journées de travaille s’étalaient sur 6 heures, donc relativement tranquille. Le fait que nous ayons des compétences manuelles nous a permis de travailler en autonomie et d'avoir des tâches relativement stimulantes. Le contact avec les Chiliens sur place était très bon et c'est là que nous avons pu pratiquer le plus notre Espagnol. Nous connaissons maintenant le vocabulaire du bâtiment !
Cependant ça a été difficile pour nous d'être du côté de l'exécutant, notamment pour Paul dont le métier est de suivre des chantiers, il était atterré par la désorganisation de se projet. Tout est commencé et rien n'est vraiment fini, les peintures sont faites avant le passage de l'électricien, les vernis sont fait pendant que des mecs font de la poussière à coté ... Et de ce fait certaines choses semblaient être refaites et refaites encore. Avec un peu d'organisation ce projet pourrait déjà être terminé. Néanmoins, le rendu final est assez percutant et cet hôtel, lorsqu'il sera terminé sera une des belles places de Valparaiso !
Enfin, dernière déception pour nous, nous n'aurons pas eu l'occasion de beaucoup échanger sur le projet, car Grant et Camilla sont très occupés.

En tout cas nous avons passé de très bons moments à Winebox avec les autres volontaires et avec les gars de chantiers, mais nous repartons sur un sentiment mitigé et des interrogations sur l'utilisation de ce bénévolat pour monter des projets. Nous allons peaufiner notre réflexion lors des prochains Workaways que nous ferons.
TERREMOTOS
Nous avons vécu à Valparaiso notre plus grosse peur. Pendant nos deux semaines de Workaway nous avons vécus des tremblements de terre, une bonne vingtaine au total. La plupart sont insignifiants voir difficile à ressentir, cependant nous avons eu un pic à 6.9 sur l'échelle de Richter et après ça on est tout de suite plus anxieux. A ce niveau les bâtiments ne semblent pas en périls. Nous étions dans la maison de Grant et Camilla et tout s'est mis à tomber des étagères, la maison entière tremblait et se déplacer nécessitait un certain effort. Après ça, à chaque secousse vous vous demandez si c'est annonciateur d'un plus gros tremblement ! Ajouter à cela le risque de Tsunami et vous avez un bon cocktail de frayeur. Et il n'y a aucun moyen de rationaliser, vous n'avez aucun pouvoir sur ce qui arrive, vous avez plus qu'à serrer les fesses en espérant que ça ne soit pas trop fort. Les Chiliens le vivent beaucoup plus décontracte que nous, en même temps à raison de plus de 300 tremblements dans l'année il y a de quoi. Comme nous l'a dit un des gars de chantier "C'est le Folklore Chilien ". Nous nous sommes plusieurs fois demandé s'il ne fallait pas écourter le Workaway et prendre de la distance avec l'épicentre qui était au large de Valparaiso, mais le pire serait d'en vivre un dans un endroit ouvert comme la rue ou un bus. Alors qu'à Winebox, dans les Containers nous étions certainement dans un des endroits les plus sûr de la ville.
BODIES 2.0

Il s'agit d'une exposition sur le corps humain, où sont exposés .... des corps humains !
Ces corps n'ont jamais été réclamés et ont donc été donnés à la science. Ceux présentés dans cette exposition ont reçus un traitement de conservation. C'est surprenant, parfois dérangeants, mais terriblement passionnant. Le corps humain est incroyable et le voir ainsi, se voir ainsi, est très ludique. Nous avons adoré cette expo.
