Sur Chico : Petite série de déconvenues

Retour sur le continent et dans un univers montagneux après ces quelques temps passés sur Chiloé. Toujours en direction du nord nous passons maintenant dans le Sur Chico qui comprend la région de Los Lagos et une partie de la région Araucania. On a trouvé que c'était un peu la région d'un mélange de civilisations.


En effet ici vivent les Mapuches, peuple indigène qui a ardemment défendu ses terres lors des invasions Espagnoles et qui a réussi à garder une population "significative", une culture et un territoire. Bien évidement il y a des descendants d'Espagnols mais également des descendants d'Allemands qui vers 1845 se sont installés en grand nombre dans la région et ont développés leur culture sans faire de vagues et ce sont bien implantés.

Puerto Varas et Frutillar: Au pied du volcan Osorno

Notre première étape est Puerto Varas, petite ville au bord du lac Llanquihue. Nous arrivons sous un beau soleil et avons même le plaisir d'admirer le lac avec en toile de fond les volcans Osorno et Calbuco. 
Cette ville fait parti d'une région très marquée par les Allemands. Ici il y a des "Escuela Aleman", des brasseries (la principale est la Kunstmann ) et une architecture très très allemande. C'est très déstabilisant, on se croirait en Suisse Allemande !





Nous prenons possession de nos lits dans le dortoir d'une magnifique Auberge dans une vielle maison en bois tenue par un Français qui a eu le nez fin il y a une dizaine d'année. Le premier vrais coup de mou arrive ici, Mélo a choppé un bon rhume qui la fatigue bien. On décide tout de même de faire la rando qui attaque sur quelques kilomètres un versant du Volcan Osorno. Pas simple la rando, le dénivelé est là et sur tout le chemin c'est du sable du fait de l'érosion par l'eau de la roche tendre volcanique. Sur ce type de terrain les cuisses en prennent un coup. La rando est cependant très belle, le paysage est nouveau pour nous, petits bosquets sur la première partie, nous traversons régulièrement d'anciennes coulées de laves érodées qui laisse d'énormes cicatrices dans la végétation. Puis nous passons sur les parties rases, où seules des herbes poussent. Le temps n'est pas de la partie et nous ne verrons pas le sommet. Au premier mirador Paul laisse Mélo et continue la rando sur quelques kilomètres pour redescendre en courant, car courir dans une pente en sable est plutôt jouissif ! (Le lendemain le mal de cuisse est beaucoup moins jouissif).


Volcan Osorno

Mélo rentre HS de cette rando, nous décidons donc de faire journée tranquille le lendemain et d'aller voir Frutillar, une petite ville un peu plus loin au nord. Ici clairement on sent une influence allemande marquée. Un élément nous interpelle, cette ville est dotée d'un superbe théâtre, démesuré quand on voit les lieux... Lubie de la diaspora Allemande ?
Cette ville est jolie mais il n'y a pas grand chose à y faire et la pluie s'invite. Nous rentrons à Puerto Varas après un repas et surtout un vrai dessert, une mousse au Chocolat !!




Le Théâtre de Frutillar

LA Mousse au chocolat

Le temps n'étant pas de la partie et Mélo étant encore HS nous décidons de reprendre la route direction Valdivia.

Valdivia, Panguipuilli et la réserve Huilo Huilo

Valdivia est une petite ville très étudiante ... sans grand intérêt ! Nous nous baladons un peu, profitons du petit marché à poissons où les loups de mers viennent manger les restes. Nous allons voir les 2 musées de la ville où nous en apprenons un peu plus sur les Mapuches et sur la colonisation Allemande. Les perspectives ici ne nous enchantent pas. A l'office du Tourisme on nous conseille Niebla, une forteresse au rôle stratégique dans l'installation des Espagnols au Chili, la ville de Panguipulli et la réserve Huilo Huilo. Alors allons y !

La reLoup de Mer avec des Mirtas Dolces

Paul dans un musée

Valdivia


Un pendule de Newton

Niebla est d'un intérêt tout a fait modéré et en une heure nous avons fait le tour, encore une journée tranquille. Nos jambes nous démangent ...


Le casse-cou(ille)

Nous quittons Valdivia pour se baser à Panguipuilli et de là aller passer une journée dans la réserve Huilo Huilo.
Panguipuilli s'avère être une ville morte, aux plages assez sales. Nous ne sommes pas là pour ça, c'est pas grave.

La réserve Huilo Huilo est notre point d’intérêt ici. Cette réserve privée, est classée réserve de Biosphère par l'UNESCO et elle a gagnée le prix "conservation du monde naturel" par le National Geographic. Les propriétaires ont mis tout en oeuvre pour intégrer du mieux possible les infrastructures et le touriste dans ce milieu naturel exceptionnel. L'idée de base est d'utiliser le tourisme et l'argent qui en résulte pour contribuer à préserver ce milieu. Plutôt alléchant comme programme! 
Nous avions au préalable repéré une randonnée de 6 heures à faire.
Arrivé sur place nous faisons une petit tour des infrastructures à l'entrée principale de la réserve avant d'attaquer la rando. C'est assez impressionnant la manière dont les deux hôtels principaux sont intégrés dans la forêt, c'est un travail remarquable. Nous faisons deux petits sentiers "découvertes" sur des passerelles installées de manière à laisser la végétation s'épanouir. Ce qui signifie que parfois au milieu de la passerelle il y a un arbre. Au départ de chacun de ces sentiers nous devons passer nos pieds dans un genre de "pédiluve" pour supprimer toutes bactéries ramenées par nos chaussures. C'est du sérieux !

Ceci est une photo d'un hôtel



L'hôtel principal du parc


Nous faisons du Stop pour atteindre notre départ de rando qui est à une autre entrée de la réserve 7km plus loin. Comme d'habitude au Chili le stop marche super bien.
Nous sommes juste après la saison haute, la rando que nous voulions faire est fermée pour entretien. Nouvel échec. C'était la seule d'une journée. On cherche donc à se rabattre sur des randos plus courtes que l'on cumulera. Sauf qu'ici on paye chaque départ de rando et le prix n'est pas proportionnel à sa taille. On ne peut pas en enchaîner deux, c'est trop chère. Et nous constatons que nous avons eu de la chance de ne rien débourser pour les petits sentiers du matin, payants eux aussi. A contre coup, si nous devions refaire cette réserve il est claire que le mieux est d’opter pour un gros trek de 4/5 jours afin de profiter des profondeurs du parc pour un prix justifié.
Ce n'est pas la première fois qu'au Chili nous constatons que le tourisme sur les zones naturelles s'adressent à des gens aisés. Ce qui nous questionne sur l’accès de ces endroits aux populations locales.





C'est frisquet !

Retour à Panguipuilli. Nos jambes nous démangent sérieusement. Nous voulons vraiment reprendre une activité un peu plus soutenue. Notre prochaine étape est un grand lieu de la rando et des sports de montagne au Chili: Pucon. Nous prévoyons donc d'y rester une semaine dont deux jours dans le parc Huerquehue, très réputé pour deux très belles randos avec pour récompense des panoramas sur les 8 volcans de la région, mais aussi une journée de canyoning et des randos au pied du Volcan Villarica. Nous sommes impatients.

Pucon et l'automne

Nous voilà à Pucon. L'auberge est bien, nous partons préparer nos prochains jours. Sauf que l'automne est vraiment là, et la pluie arrive. Les prévisions météo annoncent plus d'une semaine de gris et de pluie. Nous le constatons le premier soir avec un énorme orage qui installe les nuages. Nous sommes dégoûtés, on espère que ça va changer et commençons par ce qui devait être notre dernière excursion ici : les termes Géométricas. Nous voulions garder ça pour nos jambes endolories mais du coup sous la pluie c'est ce qu'il y a de mieux à faire. C'est d'ailleurs un endroit magnifique avec des bassins allant de 35 à 45 °C directement chauffés par le volcan et deux chutes d'eau à 7°C. La pluie augmente les effets d'évaporations et l'odeur du souffre apporte une ambiance particulière.



Cuit-cuit à 42°C

Un coup à 7°C pour Mélo

Au tour de Paul d'aller sous les 7°C


Nous voulions également faire une journée Canyoning, pluie ou pas on est de toute façon mouillés. Seulement il faut être quatre minimum et impossible de trouver deux compères pour la sortie ... Ça tombe à l'eau, on peut le dire.

Le plafond nuageux est bas et bouché de chez bouché, on décide de passer une deuxième journée à se balader dans le coin et partir le lendemain. Avec ce temps rien ne sert de rester ici. On se fait donc une rando de 15 km sous la pluie ... Pas folichons mais au moins on dormira bien ce soir.



Pantalon de pluie qui sècheUn ami de route comme souvent au Chili


La prochaine destination est choisie en recroisant deux paramètres : Soleil et Rando. Ça sera donc dans la vallée de Trancas à 400 km au nord. 30°C et grand soleil pour toute la semaine !

Petit point sur les transports en commun

Depuis Chiloé, en plus d'utiliser les bus tout confort pour les grands trajets, nous avons pris l'habitude d'utiliser les bus communaux. Et on peut dire que c'est un super réseau qui fonctionne bien. Ces petits bus desservent régulièrement (toutes les 20 à 40 mins) une multitude de localités plus ou moins paumées. La particularité c'est qu'ils s'arrêtent à la demande sur leur trajet, offrant ainsi une multitude de possibilités pour l'ensemble de la population à des prix très abordables. Quand nous sommes rentrés de cette dernière rando pluvieuse nous sommes tombés sur la sortie des classes et nous avons constaté que ces bus sont gratuits pour les écoliers. Une quantité de gamins s'est donc agglutinée dans notre bus et nous avons été étonnés de la manière dont ça se passe : si le bus est plein, priorité aux filles, si un gosse a une place assise il la cède à la première dame ou personne âgée qui entre. En sortant de ce bus nous avons remarqué un vieil autocollant élimé où nous avons deviné l'inscription :

 "Escolar, demuestra tu educacion, dejar tu asiento"



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