08h20, le 28/02/2017 ... Dans le bus au départ d'Ushuaia.
Ushuaia, notre première étape de ce voyage, la ville la plus au sud du monde, El Fin Del Mundo.
Atterrissage mouvementé, nous voici en Terre de Feu ... Dans un aéroport en Lamellé Collé !
Nous avons eu 4 jours complets à Ushuaia, nous avons été chanceux car nous avons eu du beau temps.
Nous avions une petite idée des choses à faire en ayant lu notre guide, cependant nous partons à la recherche d'infos complémentaires auprès de l'office de tourisme, de l'auberge (l'Antarctica Hostel) et surtout des voyageurs que nous y côtoyons et qui ont déjà passés quelques jours ici. Premier constat, tout est assez cher, pour la simple et bonne raison que c'est une région éloignée, très touristique et c'est une escale ou point de départ des bateaux excursions "All inclusives" pour l'Antarctique. Tous les jours ici arrive au moins un navire de croisière, rempli de voyageurs qui, pour voyager dans le confort mettent facilement la main à la poche.
24/02: Glaciar Martial
Verdict de cette prospection : nous commencerons par monter depuis le centre d'Ushuaia au Glacier Martial: 12 km l'aller et 800 m de dénivelé. Les 7 premiers kilomètres depuis le centre jusqu'au départ du télésiège se font d'abord à travers la ville puis sur un chemin au balisage incompréhensible qui coupe la route en lacets permettant d'arriver au parking. Beaucoup choisissent de monter en taxi jusqu'à ce parking pour ne faire que le dernier morceau, nous, nous arrivons ici déjà bien en sueur. Le second tronçon remonte l'unique piste de ski pour entamer un sentier dans le lit du Glacier qui a reculé. La montée est raide mais le cadre est incroyable. Nous traversons un paysage d'herbes rases qui tout doucement disparaissent pour ne laisser place qu'à la roche érodée par le Glacier. Partout des petits cours d'eau froide et cristalline issus des neiges éternelles dévalent les pentes de ces sommets . Sommets pas très haut d'ailleurs, mais comme la base est au niveau de la mer, l'impression est là.
Une fois en haut du glacier, nous nous installons sur un promontoire rocheux pour faire notre pique-nique: pain de mie, jambon blanc, mozzarella ... Ushuaia n'est pas réputé pour sa diversité gastronomique... Mais nous jouissons d'une vue imprenable sur la ville et le Canal de Beagle, l'effort en valait la peine.
Nous entamons la descente, toujours la partie la plus dure pour nous, Paul se fait d'ailleurs mal au genou, et Mélodie commence à avoir quelques douleurs musculaires, c'est le premier jour, il faut mettre les machines en route. Nous faisons du Stop sur le tronçon de la route et sommes pris par un couple d'Argentins en vacances. Première vraie pratique de notre espagnole peut concluante ... Retour à l'auberge, nous sommes lessivés, à 21hrs nous dormons tous les deux profondément.
25/02 : Playa Larga
Afin de se remettre des douleurs de la veille et de reposer nos muscles nous décidons de faire une journée plus soft. Nous réservons une excursion en bateau sur le canal de Beagle pour 15hrs (1100 ARS chacun) afin de profiter de la matinée pour se reposer, faire des courses, notre première lessive ...
Le vent se lève sur Ushuaia, et quand il se lève il est vite en forme, on nous annonce que l'excursion est annulée. Il est 15hrs, nous ne pouvons croire que nous ne ferons rien de la journée. Nous recalons l'excursion à lundi matin et décidons pour le temps qui nous reste d'aller voir une plage à quelques kilomètres à l'Est d' Uhsuaia, la Playa Larga. Nous faisons l'aller en taxi, qui nous amène presque à la plage (150 ARS), elle est jolie et offre une belle vue sur le canal. Un groupe d'Argentin fait de la nage ... ils sont fous ! Après avoir pris quelques photos nous décidons de rentrer à Ushuaia à pied. 10 km de plat, au bord d'une route poussiéreuse à traverser la périphérie de la ville. Autant dire que ça ne nous en a pas mis plein les yeux mais ça permet de voir autre chose, de voir où les gens vivent, comment sont faites leurs maisons, où ils travaillent et pour cela cette balade n'était pas dénuée d’intérêt. Deux choses nous ont marquées. La première est la simplicité voir la vétusté de certains quartiers résidentiels, qui en parallèle des prix pratiqués en ville, nous a amené à nous demander si le tourisme n'avait pas eu un impact néfaste sur les populations locales. La seconde est le rapport au chien, ils sont nombreux, très nombreux, en libertés, plus ou moins propres, mais nourris et pas agressifs. Il ne faut pas avoir peur des chiens ...
Ce soir là à l'auberge nous faisons plus ample connaissance avec un couple de Français de Dijon, Charlotte et Dylan, et nous décidons de faire la sortie du lendemain ensemble, dans le Parc Naturel Tierro Del Fuego !
26/02 : El Parque Tierra Del Fuego
Le premier bus part à 9h ... 8h30 toujours pas de Charlotte et de Dylan à l'horizon nous partons sans eux. Après une demi heure de bus (400 ARS aller-retour) avec un chauffeur plutôt pressé d'arriver, un passage à l'entrée du parc pour payer nos entrées (210 ARS), nous descendons au premier arrêt où part la rando de La Costera. Cette rando de 8 km longe la côte du parc sur le canal entre les plages et la forêt. Il est 9h45, il fait beau, la lumière est incroyable et cette balade est un délice pour les yeux. Les couleurs sont magnifiques, entre les dégradés de bleus qu'offrent l'eau et le ciel, les dégradés de verts qu'offrent la forêt et les étendues herbeuses, le tout sur fond de montagnes et de petites criques, dans un calme et une sérénité que seul la nature peut apporter, nous sommes sur un nuage. Nous nous installons sur une avancée rocheuse hors du chemin pour manger, et faisons là une longue pause au soleil et à l'abris du vent.

Et voici que débarquent Dylan et Charlotte! Parfait, nous continuerons ensemble sur la fin de ce sentier et sur le sentier suivant de Lapataia pour une rando au final de 15 km. Elle nous amènera au dernier point de récupération par bus à 17hr. Retour à l'auberge, douche, et on s'installe tous les 4 dans le salon de l'auberge, où, par le biais de Dylan qui met du cœur à apprendre l'espagnol et qui a le contact facile, nous entamons des échanges avec un Mexicain et 6 Argentins autour d'un Maté, puis de bières. Paul a même le droit à une séance d'étirements par Dylan, qui est kiné. Merci ! L'ambiance est vraiment bonne, ça fuse dans tous les sens, nous essayons de comprendre et de nous faire comprendre en mélangeant l'espagnol au français et à l'anglais, nous apprenons, nous rigolons, nous échangeons. C'était une super soirée qui se terminera à minuit direct au lit sans manger. Nous aurons nourri nos esprits.

27/02 : Excursion sur la canal de Beagle
Revenons à notre excursion, après la première île nous voilà au phare des éclaireurs, à ne pas confondre avec le phare du bout du monde qui n'existe plus. Il en existe cependant deux répliques, une au musée d'Ushuaia et l'autre à la Rochelle.
En attendant notre prochain point de chute nous rentrons au chaud dans le bateau où nous attend boissons chaude et gâteaux. Lors de ce petit goûter la brume se lève et le soleil apparaît. Nous voilà arrivé sur les îles des loups de mer. De gros pépère de 750 kg qui se dors la pilule au soleil, c'était un moment comique et impressionnant. On a beaucoup apprécié cette partie de la visite, qui nous a permis de voir une espèce animale très différente de ce que l'on connaissait.
Notre dernière escale fut une île plus grande sur laquelle nous avons pu faire une ballade afin de découvrir la flore et avoir une belle vue sur Ushuaia, le canal de Beagle et la Cordillère de Darwin ... Une pensée pour notre chat !
Retour au port après en avoir pris plein les yeux, mais avant de revenir à terre dégustation pour tout le monde de la liqueur de café du Capitaine. Un délice.
Voilà pour cette première étape Argentine, nous sommes toujours dans le bus pour Punta Arenas au Chili, où nous prendrons un second bus pour Puerto Natales. Nous venons de passer la frontière située sur une piste défoncée au milieu de grandes étendues herbeuses où nous apercevons de temps en temps des moutons ou des Guanacos, des sortes de lamas. L'image parfaite que l'on peut se faire d'une steppe Patagonne.