Cuba, une île d'atmosphères

Après une escale de 24h à Panama City où nous avons été voir le fameux canal, nous sommes arrivés sur l'île de Cuba.
On a tous de Cuba un cliché ancré dans la tête: le Che, les cigares, le communisme, les plages aux eaux cristallines, les vielles bagnoles américaines, le rhum ...
Et bien c'est un peu tout ça, et c'est surtout bien plus. Cuba nous a vraiment dépaysé, nous a surpris, nous a intéressé et nous a beaucoup questionné. C'est un pays difficile à comprendre, très touristique, avec une histoire très particulière. Quand aux Cubains ils dégagent quelques chose de très fort, un mélange de fierté, de sympathie, de force et d'envie.

Dans les rues de la vieille Havane Plage de la région de Trinidad

N'ayant pas pu faire d'article intermédiaire, nous nous lançons pour Cuba dans un article récapitulatif de ces 3 semaines passés sur l'île, en espérant être le plus clair possible.

CUBA, ce que nous en savions et ce que nous en avons compris.

Restitué ce que nous avons ressenti de Cuba nous semble primordiale, plus même que de raconter notre voyage en temps que tel. Comme il nous a fallu nous intéresser à son histoire pour le décrypter il nous semble important d'en faire un petit récapitulatif.

Un petit pays à l'Histoire bien particulière

Santiago: Vu depuis le fort qui protégeait la baie des PiratesCuba est une ancienne colonie Espagnole où a débarqué un grand nombre d'esclaves d'Afrique pour la culture sucrière, ce qui en fait aujourd'hui le deuxième pays le plus métissé après le Brésil. Cuba acquière son indépendance fin des années 1890 avec l'aide des Etats Unis, qui en profitent pour prendre la tutelle de l'île. L'île devient un point de chute pour les touristes américains, on y vient pour y consommer de l'alcool (pendant la prohibition aux EU), pour ses casinos, pour sa musique ... C'est la période où Batista, jeune colonel de l'armée, gagne de l'importance et finit par prendre le pouvoir par un coup d'état en 1952. Il y instaure une dictature. Amis avec les mafias américaines, ces dernières augmentent leur contrôle sur le pays et en fond le "bordel" de l'Amérique.


Affiche prise en photo dans une gare de busC'est dans ce contexte de dictature dont l'économie est aux mains des Américains qu’apparaît le personnage de Fidel Castro. Après une première tentative de révolution en 1952 qui échoue, il renverse le pouvoir début 1959 avec le Che Guevara et une poignée d'hommes des premières heures. A cette époque le Castrisme n'a encore rien de Marxiste. Le mouvement est alors basé sur une volonté de mettre fin à la dictature de Batista, à l'oppression policière, aux inégalités sociales et à la décadence engendrée par l'omniprésence de la mafia américaine. A cette époque encore la majorité de l'économie cubaine est aux mains de nord-américains (raffineries, propriétaires terriens, grandes compagnies, mines de nickel).

Arrivent les premières réformes de Castro : nationalisations, augmentation des salaires, baisses des prix des services publics, expropriations des grands propriétaires terriens, prohibition de la discrimination raciale, instruction gratuite et laïque, santé gratuite. Tout est fait pour que les Cubains se sentent chez eux à Cuba. L'effet produit est la fuite des Américains, touristes compris.

C'est le début des tensions avec les Etats Unis, qui cherchent à faire pression sur le pays par différents moyens, principalement économiques (suppression de la quote-part sur le sucre, refus de crédit et d’approvisionnement, limitation des exportations de pétrole).

En pleine guerre froide c'est naturellement que Cuba se tourne vers l'URSS avec qui elle signe des accords pour palier aux manques Nord Américain, et ce rapprochement économique s'accompagne d'un rapprochement idéologique. Le régime Castriste se radicalise, les croyants sont poursuivis, les prostitués envoyés en camps de rééducation, la Havane est purgée de ses lieux de débauche et la presse et les opposants sont surveillés ou enfermés. C'est le début de l’exode massive des Cubains.

La Havane : Témoignage des accords avec la Russie
En 1962 le blocus Américain est lancé, officiellement pour renverser ce gouvernement marxiste qui ne respecte pas les droits de l'homme. Les Etats-Unis étant le partenaire économique principale de l'île, sur le papier cette interdiction de tout échange direct ou indirect de personnes, devises ou marchandises est une catastrophe pour Cuba. Cependant la catastrophe n'arrive que quand l'URSS s'effondre emportant avec elle le soutient économique palliatif apporté à l'île.

Usine de production de sucre à l'abandon, région de TrinidadC'est le début de la crise économique de Cuba. Malgré cela le régime Castriste et son idéologie tiennent le coup. Le pays entre dans la "période spéciale", nom du programme d'austérité instauré. Les Cubains s'organisent, se débrouillent, les marchés parallèles se développent. D'un point de vue économique le pays s'ouvrent très légèrement à une économie de marché pour faire entrer les devises étrangères et éviter la faillite. Ces petits changements sont cependant accompagnés d'un renforcement de l'idéologie afin de ne pas laissé s'insinuer l'idéologie capitaliste dans le pays. On assiste donc à un renforcement de la surveillance, du contrôle des médias ...


Plus récemment Raùl Castro a repris le pouvoir après la maladie (puis le décès) de son frère. Ce dernier entame à demi mot un processus d'ouverture du pays en délivrant des permis pour exercer des professions indépendantes (taxi, coiffeurs, restaurateurs ...), en ouvrant le dialogue avec les religions, en entamant des discussions avec le Président Obama, en allégeant le législation sur les restaurants et logements chez l'habitant mais également en supprimant des postes de fonctionnaires, en allégeant le carnet de rationnement mensuel (le savon et la lessive disparaissent) et en diminuant les budgets alloués par l'Etat.

Pèche au filet depuis le Malécon de Cienfuegos

Voilà rapidement ce que nous avons cerné de l'histoire de Cuba.

Et aujourd'hui ca donne quoi ?

Voyager dans un pays communiste, au régime totalitaire, soumis à un embargo de la plus grande puissance mondiale depuis 60 ans présente quelques singularités, c'est peu de le dire. Nous avons trouvé intéressant d'essayer de dissocier ces 3 aspects dans la perception que nous avons eu de ce pays.

La pauvreté comme révelateur de l'embargo

Il ne faut pas longtemps pour se les prendre en pleine face les effets de l'embargo. Car il est une des premières causes de la chute de Cuba dans la pauvreté. L'arrêt des échanges avec son partenaire commercial principal a plongé le pays dans la pauvreté, qui se maintient aujourd'hui à cause d'une combinaison de cet embargo et de choix politiques inappropriés.

Le plus flagrant se voit sur les routes. Tout d'abord il n'y a pas beaucoup de véhicules qui circulent, et pour ceux qui circulent, quel musée !
Toutes les époques se croisent, à commencer par celle qui précède l'embargo avec ces vieilles Américaines des années 50, réparées, re-réparées, jusqu'à essoufflement complet des possibilités, qui se solde, pour ceux qui en ont les moyens, par le remplacement du moteur pour un moteur asiatique. Et oui on trouve des vieilles Chevrolets avec une boite automatique à Cuba !

La Havane: l'Américaine est reine
                         Cienfuegos: Vieille moto en parfait état de marche              Le Bicytaxy dans les rues de La Havane

Mais les Américaines ne sont pas les seules, on trouve également les voitures Russes (avec en tête les Lada) qui marquent la période où Cuba s'est tourné vers la deuxième puissance de l'après guerre. Et enfin pour les plus ressentes les asiatiques avec en tête des engins le scooter électrique. Mais surtout ce que l'on voit ce sont les calèches, les bicyclettes, parfois même les bœufs et la charrue, moyen le plus économique de se déplacer donc remis au goût du jour. A travers ce musée des moyens de transports, c'est la dure réalité d'une situation économique difficile qui s'exprime.

Mais attention on parle de pauvreté, pas de misère, car les Cubains ne font pas pitié, ils dégagent une joie de vivre certaine, un plaisir de la vie contagieux, une faculté de trouver de la ressource sans fin. Ce sont les rois du système D, de la récupération, tout objet est réutilisé jusqu'à ce que plus rien ne puisse en être tiré. C'est ainsi que l'on trouve des bus qui servent d’extension de maison, des vieux canons qui servent de potelets de signalisation des zones piétonnes, des couches jetables à sécher sur les fils à linge, des chaines de vélo en fils barbelés ... Et ça c'est quand même une sacrée force.

Perpétuelle réparation   Extension ossature métallique avec vue sur la mer

La Havane: Les restes de guerre comme mobilier urbain

Et c'est également pour cette raison que le patrimoine colonial est si "bien" conservé, car il n'y a jamais eu de budget pour reconstruire par dessus du moderne. Derrière les façades moulurées plus ou moins décrépies se cachent un méandre de petits logements, plus ou moins bien fait, plus ou moins bien entretenus où vivent les cubains dans des conditions plus ou moins bonnes.

                         Bâtiment dans la vieille Havane              Trottoirs en colonnade à Cienfuegos

Le totalitarisme, bien loin de nos référentiels

Une fois arrivé à Cuba on a directement le sentiment qu'il y a des choses qui clochent, que certain de nos référentiels manquent, mais il faut un certain temps pour s'en rendre compte.
Nous réalisons l'un de ces manquements lorsque nous passons devant une place où sont agglutinés une multitude de gens le nez collés à leurs téléphones.
Et bim ça fait tilt ! Les gens à Cuba ne sont pas accrochés à leurs téléphones sauf sur certains lieux publics. Ici pas de zombies qui marchent le visage éclairé, pas de selfie prouvant la moindre nouveauté insignifiante dans sa vie, pas de repas en discussion texto... Et c'est vrai que du coup les gens discutent beaucoup, se retrouvent sur le trottoir pour jouer aux échecs ou aux dominos, jouent de la musique, bref ils échangent physiquement.

              Partie de Dominos à Santiago           Partie d'échec à la Havane

Normal, le net n'est pas libre ! Dur constat que de réaliser que cette interaction humaine si forte ici, que nous avons trouvé ailleurs dégradée par les réseaux sociaux, est due à une privation de liberté ! Pas libre de se connecter pour être libéré de la connectivité ?
Car à Cuba l'accès à la toile n'est possible pour le commun des mortels que depuis quelques années et seulement dans certains lieux publics en accès payant qui plus est.

Lieu de connectivité à la Havane

L'Etat contrôle l'accès à l'extérieur, tout comme il contrôle ce que diffusent les médias classiques (TV, presses, radio). Pas de journaux contestataires dans ce pays, pas de programme TV vantant autre chose que le régime, pas de blogs qui retranscrivent la vie Cubaine.
Enfin ça c'est la théorie. Comme nous l'a dit un Cubain "Notre île était une île de pirates, le marché noir nous avons ça dans le sang". Du coup antennes TV et routeurs arrivent illégalement de Miami pour contourner ce contrôle de l'Etat. Donc à la maison on regarde la TV Nord ou Sud Américaine et parfois on accède à internet depuis son canapé et on peut donc publier ou lire les infos qui ne passent pas par le gouvernement. Il faut néanmoins faire gaffe aux voisins un peu trop "patriotes". La délation est la base du totalitarisme !

A un niveau moindre mais remarquable quand même, le tourisme est conditionné pour limité le regard des étrangers sur la réalité Cubaine. En effet cette économie principale de l'île est clairement orientée sur la formule de masse, tout compris, tout organisé, tout dans les clous. L'idée est de proposer au maximum des bulles de plages paradisiaques dans des complexes où réfléchir n'est pas la priorité. Les déplacements se font par transferts en bus d’hôtel à hôtel, entrecoupés de visites rapides dans les centres historiques en limitant le contact avec les Cubains qui ne mordent pas dans ce gros gâteau. Il ne faudrait pas ramener une trop mauvaise image du pays !
Et c'est vrai que pour nous qui voyageons en sac à dos, ça n'a pas été aussi simple qu'ailleurs. On ne peut pas dire que c'était difficile. Cependant les lignes de bus que peuvent prendre les touristes ne vous permettent pas d'aller n'importe où. La liberté passe par la location d'une voiture, à un prix exorbitant (100 €/j), mais même là ça reste difficile car hors des sentiers battus il n'y a pas d'infrastructures.

Il y a une autre facette de la gestion de la communication à la Cubaine qui choque, celle-ci est rapidement identifiable, c'est la propagande. On utilise un "qui" général ici, mais en fait elle choque nous Français, Européen, Occidental appartenant à une nation démocratique. Il est choquant pour nous de lire des slogans et voir des images faisant l'apologie d'un homme, d'un régime et de ses idéos sur des panneaux à l'entrée des villes, sur les murs des écoles, des usines, des stades ... Des slogans comme "Le socialisme ou la mort"; "Fidel, c'est Cuba", "Le peuple Cubain uni vaincra". On imagine mal ce que c'est que de grandir au milieu de ça, et d'en faire son référentiel. Nous avons d'ailleurs constaté que certains Cubains se faisaient tatouer ce genre de slogan ou le visage des révolutionnaires. 60 ans de propagande ça marque !

Sur une route à la sortie de Trinidad Dans une rue de Centro Havana
Sur la place de la révolution de La Havane

Et ce sont bien les seuls affichages politiques. Par exemple les élections générales arrivent au mois d'Avril, et bien il n'y a pas d'affichage, pas de tractage, pas de meeting car il n'y a pas d'opposition. Le choix va se faire entre untel et untel du parti. Comme nous l'a dit un chauffeur de taxi ouvert à la discussion "C'est une formalité, "Eux" seuls savent qui sera le président".

En terres Communistes

Nous parlions des choses qui "clochent" mais que l'on ne remarque pas tout de suite. La plus impressionnante, et bizarrement celle que nous avons réalisé avec le plus de temps est l'absence totale de pub ! Rien qui n’incite à la consommation. Normal nous sommes dans un pays communiste, donc toute entreprise est nationale (sur le papier) et de ce fait il n'y a pas de concurrence. D'autant que la plupart des grandes marques qui nous envahissent n'ont pas lieux d'exister à Cuba du fait de l'embargo. Donc pas la moindre affiche pour une chaussure, un sandwich, un médicament, une assurance ... Cette absence de pollution visuelle est un vrai régal. La propagande politique nous a choqué mais on a aussi constaté combien l'absence de propagande pour la consommation fait du bien. Pas de couleurs criardes, pas de prix, pas de modèles squelettiques, pas de slogan abrutissant, pas de cliché sexiste, pas d’obsolescente programmée, pas de dicta du dernier-cris ... OUF. Vivre une fois ça dans ça vie ça vaut le coup.

Dans les rues de Santiago

L'aspect social du régime communiste est bien visible quand on se promène à Cuba. A la différence des pays que nous avons visités jusqu'ici (et principalement de ceux présentant les plus forts écarts sociaux) on trouve très peu de laisser pour compte, de malades ou d'enfants à errer dans la rue. Et pour cause l'école et la santé sont gratuites et le pays possède une des meilleurs médecine des pays en développement.

Dans les rues de Cienfuegos

A tel point qu'elle échange les services de ses médecins contre des produits qui lui manquent. Le chauffeur de taxi dont nous parlions plus haut nous expliquait que sa femme est médecin et qu'elle a fait 3 missions de plusieurs années à l'étranger: au Venezuela, au Zimbabwe et en Afrique du Sud pour le compte de l'Etat. Et nous avions lu effectivement qu'un accord avec le Venezuela avait été signé concernant l'échange de pétrole contre des soins médicaux. On a appris également qu'ils avaient développés des techniques de pointes sur le soins des escarres ou les pathologies de l’œil, reconnues dans le monde entier.

Une pharmacie à Santiago
Nous ne connaissions pas cet aspect de Cuba, et on doit reconnaître que ça donne une bonne image du socialisme d'Etat, surtout après avoir côtoyés les gens vivant sur le trottoirs dans un état désastreux au Brésil, les enfants indiens non scolarisés en Bolivie ou les visages déformés par des abcès monstrueux en Colombie.

De la même manière, quand on constate le niveau de pauvreté du pays, il est rassurant de savoir que les Cubains ont accès à la Libreta, un carnet de rationnement mensuel leur donnant accès au minimum vital. Bien que dans les faits ce dernier se réduit au fur et à mesure que le gouvernement "s'ouvre" et que les petites échoppes ne soient pas toujours approvisionnées pour y subvenir. Dans ce contexte de chute de l'économie, le soutient de l'Etat ne semble plus suffisant (C'est d'ailleurs un des buts explicitement décrit de l'embargo). Et d'autre part il est tout de même interpellant de constater qu'il y a beaucoup de personnes qui vivent (survivent ?) sans travailler. Partout à Cuba il y a du monde à ne rien faire. Raùl Castro a même dit dans un discours que "Cuba était le seul pays au monde où l'on pouvait vivre sans travailler ... et qu'il fallait que ça change"

La Vieille HavanaBien sur le revers à tout cela est l'impossibilité de sortir du lot, de se démarquer du reste de la société par son envie, sa motivation, sa capacité d'entreprendre et de se fait de ne pas pouvoir s'échapper en tant qu'individu à cette pauvreté. Mais encore une fois c'est sur le papier. On a constaté que les réformes, aussi minces soient elles, de Raùl Castro sur l'ouverture à une économie de marché se font ressentir. Car des initiatives personnelles pour sortir du lot on en a vue, et pour le voyageur elles prennent la forme du "jineterismo". Ce terme Cubain regroupe tous les rabatteurs et alpagueurs qui vous sautent dessus à la sortie du bus, dans la rue, à l'aéroport pour vous proposer le meilleur taxi, la meilleure chambre, le cigare le moins chère, le rhum sorti des magasins, il décrit également les prostitués. Et oui c'est l'ouverture à l'initiative personnelle, à la concurrence, et aux arnaques et contre-façons qui vont avec. D'ailleurs l'Etat pour contrer ce phénomène récent, cette poussée de l'idéologie "Capitaliste" a renforcé dans les cursus scolaires les enseignements de la bienséance et de la morale ! 

L'ensemble de ces particularités rendent un voyage à Cuba très intéressant, mais également déroutant, on en revient avec un sentiment mitigé, car tous les jours on peut tomber amoureux d'une atmosphère et détester la suivante. Mais le fait est que Cuba c'est avant tout ça : des atmosphères.

NOTRE VOYAGE A CUBA

Imprévu à La Havane

Cuba est une grande île. Il est donc difficile en 3 semaines de tout voir. Nous avions néanmoins anticipé d'aller jusqu'à Santiago de Cuba puis de revenir à la Havane par avion pour y passer les derniers jours. Initialement nous avions imaginé faire une excursion à l'Ouest, vers Viñales puis aller vers Santiago en passant par le Sud de l'île, plus riche culturellement que le Nord où se concentrent plutôt les belles plages de sable blanc, les quantités astronomiques de tours organisés et les complexes qui vont avec. De plus nous étions conditionnés par les quelques lignes de bus que propose la compagnie d'Etat dans nos destinations.

Dans les rue de La Havane

Sauf qu'en arrivant à la Havane nous avons appris que s'y tenait son festival international de Jazz ! Nous avons vite compris que nous ne pourrions pas y passer la semaine, ça grignoterait de trop sur notre programme, mais quand même, il fallait bien y faire un tour. Nous avons donc décidé de zapper l'excursion à l'Ouest de l'île pour passer deux soirées au Théâtre National.
Sans regrets ! Partager cette atmosphère toute particulière des amateurs plus ou moins singuliers de Jazz, dans cette ville où l'on arrive en vieille Américaine, pour boire un Mojito un cigare au bec avant d'assister au concert est une expérience inoubliable.

Dee Dee Bridgewater - Festival Plaza La Havane Chucho Valdes - Festival Plaza de La Havane

Car la Havane c'est vraiment ça, c'est une atmosphère musicale permanente chargée d'odeurs de tabac et de vapeurs de rhum le tout dans un décor hors du temps, coloré, plus ou moins frais et plein de vie. C'est simple à la Havane dès 10h00 le matin on trouve un groupe entrain de jouer : Son, Salsa, Chango, Rumba, Mambo, Jazz ... Et surtout Reggaeton, appelé Cubaton ici. Et ce jusqu'à tard dans la nuit ! Qu'est ce que c'est bon ! Notre rythme de vie a changé à la Havane et nos journées se sont décalées dans la nuit.

                         Groupe de Son - Havana Vieja              Groupe de Son - Havana Centro

Pause plongée

Il a été temps pour nous de mettre les voiles, malgré la programmation exceptionnelle du festival (oui oui ... Buena Vista Social Club et Fonsesca pour la fermeture quand même). Mais nous avions une île à découvrir !

Notre première étape était Playa Larga, la ville principale de la Baie des Cochons dans le centre de l'île. Enfin ville ... Disons petite localité, très tranquille, dotée d'une petite plage où quelques bars servent de délicieux poissons et de très bons Mojitos ... Le genre d'endroit où la vie est difficile!

Soirée musicale sur la plage de Playa Larga  Playa Larga

Et bizarrement un nid à Français ! C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés le second soir attablés avec Sylvie, Bruno, Romane et Romain pour une soirée les pieds dans le sable, la tête dans les étoiles et le verre à la main. Une superbe soirée, faite de ces rencontres où ça accroche dans les 5 minutes qui suivent les premiers mots échangés. Un sacré souvenir. Si vous nous lisez on n'oublie pas de se revoir en France !

Playa Larga

Nous étions venus à Playa Larga pour la plongée. Cuba est très réputé pour cette activité mais la réalité est que les meilleurs spots sont accessibles uniquement en croisière où en voiture et que les autres sont moins spectaculaires. Sauf la Baie des Cochons qui possède un magnifique récif, et qui permet de plonger sans bateau, directement en partant de la côte. Nous avons donc fait 4 plongées avec un petit club du coin. Et en effet le récif est incroyable, plein de couleurs et dans un état remarquable. Mais à notre goût ça manquait un peu de faune et surtout de grosse faune (pas de requins, tortues, raies ...). Néanmoins quel bonheur de se retrouver immergé, en petit comité qui plus est, avec la visibilité la plus incroyable que nous ayons eu (30 mètres facile !). C'est toujours un régal.

La clinquante Cienfuegos

La suite du voyage se résume par la visite d'une série de villes, et c'est sur ce point que nous avons senti qu'il manquait un petit quelques chose à notre séjour à Cuba. Ca manquait de nature et de rando, ce qui n'est clairement pas l'atout majeur de l'île et qui se pratique dans des zones où il faut être motorisé pour y accéder. Encore une fois la formule sac à dos/bus ne semble pas idéale à Cuba.

Cienfuegos

Cienfuegos

Mais bon niveau ville et patrimoine Cuba a de quoi se pavaner. Nous nous sommes donc d'abord arrêté à Cienfuegos, ville à l'architecture Française, droite et imposante, où nous avons déambulé et où nous nous sommes essayé à notre premier cigare (il le fallait bien).
Un Hoyo de Monterrey, Epicure n°2, conseillé pour son arôme légé, préparé par la vendeuse avec méthode et professionnalisme et consommé dans le magasin dans un salon calfeutré entouré de magnifiques armoires en bois pleines de ces cigares reconnus à niveau mondial ! Encore une fois Cuba ce sont des ambiances.

Hoyo de Monterrey Epicure N°1 - Dans le fumoir  Hoyo de Monterrey Epicure N°1 - En terrasse

Nous avons également passé une journée à la plage la plus proche de Cienfuegos, qui se trouve de l'autre côté de la baie. La manière officielle pour s'y rendre consistait à prendre un taxi. Facile et chère (genre 40$) ! Mais le propriétaire de notre casa particuliar nous a fournis les infos pour la voie Cubaine. D'abord un ferry (1$) puis un autre petit bateau (1$) et enfin un bus (1$). Parfait ça nous tente bien. Nous avons bien fait, car c'est vrai que le confort est absent (faut voir l'état des sièges du ferry ou du bus), ok il ne faut pas être pressé (on ne sait pas trop quand le bus va passer et s'il y aura de la place) mais on est sorti de la bulle touriste et on a rencontrés des Cubains qui n'avaient rien à vendre, très enclins à discuter et super sympathiques. Juste pour ça ça valait le coup.

Et quelle belle plage, encore une fois la transparence de l'eau dépassait l'entendement. De plus la barrière de corail était accessible à une 100ène de mètres au large, parfait pour une session masque et tuba.

Etape suivante: Trinidad

Sûrement la ville la plus touristique du pays après la Havane. Pour deux raisons : elle est encore accessible depuis la capitale pour les séjours de moins de 2 semaines et qu'elle est belle ! Trinidad est une ville de 1514 qui a fait face à la piraterie et qui s'est enrichie grâce à la contre-bande puis l'exploitation sucrière. C'est à cette époque (années 1850) que sont construites les magnifiques demeures qui font la magnificence du centre ville. Et qui sont aujourd'hui encore dans un état remarquable pour la simple et bonne raison que le manque d'infrastructures pour relier cette ville au reste du pays l'a écartée des grands programmes de reconstruction et de modernisation menés par les derniers gouvernements. Et c'est ainsi que dans ces rues pavées, bordées de ces murs aux couleurs chatoyantes, on découvre à travers les grandes fenêtres des intérieurs splendides. On y trouve encore du mobilier d'époque, des lustres en cristal de Baccarat, du marbre d'Italie, de la porcelaine Anglaise ... Splendide !

                         Sur la place centrale de Trinidad, entre deux bus de tours organisés              Dans les rues de Trinidad

Le revers de la médaille c'est que le centre a un peu un côté Disney Land, avec ses bus qui déchargent pour la journée les touristes, les Jineteros qui se jettent dessus et les locaux qui manquent à l'appel. On est dans un bel exemple de ville musée. Mais il suffit de s'écarter de quelques rues pour trouver la vraie vie de Trinidad, les gens dans la rue qui jouent aux dominos, la TV qui passe une télénovela à tue-tête, les enfants qui s’entraînent au base-ball avec une vieille balle et un bâton ... Toujours une question d'ambiance.

Dans les rues de Trinidad  Notre taxi pour la plage

Santiago, capitale de l'Oriente

Vieil orge en bois Parisien, en parfait état de marcheNous avons ensuite repris la route pour notre plus gros tronçons, que nous avons coupé en passant une nuit à Camaguey, ville sans très grand intérêt. La destination était Santiago de Cuba, la "seconde capitale" de l'île. La plus grosse ville de l'Oriente. On nous avait prévenu que l'ambiance est différente entre l'Est et l'Ouest. Effectivement ici ça grouille un peu plus, c'est plus bruyant, c'est plus oppressant aussi. On vous alpague beaucoup plus, on vous entube beaucoup plus également. On n'avait plus envie de ça, ça a un peu ternie notre séjour dans cette ville. L'ambiance y est pourtant très vivante, très musicale, dans la rue ça vie. Mais c'est aussi plus pauvre, il y a moins de tourisme, on se jette donc plus facilement sur ceux qui sont là.


Sortie d'école à Santiago

Après une petite journée à errer dans les rues comme nous aimons le faire, nous avions envie d'aller à la plage. Et oui ce serait les dernières plages des Caraïbes avant un bon bout de temps.
Après avoir été visiter le magnifique fort qui protège la ville, nous avons demandé au chauffeur de notre taxi (un mec très sympa, et très bavard d'ailleurs) de nous emmener sur une plage recommandée par Le Routard comme plage "familiale".
Ca fait longtemps que l'auteur du guide n'a pas mis les pieds sur cette plage. Ambiance très particulière ici. Tout d'abord nous étions au paroxysme du "tout payant" de notre voyage, on sentait qu'il faillait être vigilant, tout était à négocier, et il fallait s'affirmer pour récupérer sa monnaie. Pourquoi ici, sur cette petite plage de 50 m de long ?
Puis on a constaté que les touristes de cette plages avaient les cheveux bien gris, qu'ils étaient bien fripés, bedonnants et tous masculins. Qu'au fur et à mesure de la journée ils se retrouvaient entourés de plantureuses Cubaines qui auraient pu être leurs filles et voire leurs petites filles. Et ils étaient loin d'avoir une attitude"familiale" à leur égard, regards vicieux, mains baladeuses et porte-feuille bien garnis. Nous étions sur une plage digne des pervers-pépéres sans le second degrés. On a beau se dire que chacun est libre de son corps et que si c'est un choix alors pourquoi pas, la différence d'âge nous répugnait. Mélodie aura même eu le déplaisir de se faire déshabiller du regard par deux de ces croûtons en sortant de l'eau.
Du coup le côté "tout payant" s'expliquait, ces vieux dégueulasses arrosaient à tout bout de champs pour se sentir entourés de ces jeunettes et tout le monde était donc la pour prendre sa part du gâteau ! Même l'ombre était payante, alors c'est vrai que notre profil budget mini ne passait pas bien ici.
Ca nous a beaucoup travaillé cette histoire, car la révolution Cubaine était entre autre appuyée sur une volontés de supprimer la réputation de Cuba de "bordel de l'Amérique".
On a donc un peu potassé le sujet et nous sommes tombés sur cette article de l'Express. Le sujet est sérieux, très sérieux. Cuba est une destination du tourisme sexuel majeur et le problème est qu'il semble que ça ne soit pas du tout tabou dans la société Cubaine. Comme c'est un moyen de très bien gagné sa vie alors il faut le faire, on le souhaite même pour les membres de sa famille. Nous sommes en plein dans la modification profonde d'une société du fait du tourisme.
Nous avons donc par la suite été un peu plus attentif à tout cela. Et nous avons constaté qu'aux soirées de concert de Son nous avons côtoyés des Françaises d'un âge bien avancé, accompagnées de jeunes Cubains pleins d'affection. Et que le jour où Paul est parti se balader tout seul, il n'a pas fallu 10 minutes pour qu'une dame lui propose "une fille" dans une rue passante, à 11 h le matin, sans gène particulière. Et c'est au final cette dame qui nous a le plus gênée, car elle est la preuve qu'il y a des réseaux de proxénétisme.
On ne peut s’empêcher de se dire que si ces vieux Européens ne venaient pas profiter de la pauvreté de ces filles pour assouvir leurs désires inavouables ça n'existerait pas. Encore une fois une atmosphère, bien plus lourde celle-ci.

Nous n'avions cependant pas envie de renoncer à notre dernière plage et nous avons ré-embauché notre chauffeur le jour suivant pour nous emmenerun peu plus loin, en espérant ne pas retomber sur la même chose. Jackpot, une petite plage sans prétention, mais avec une eau parfaite, peu de gens et où nous avons mangé une délicieuse assiette de poisson les pieds dans l'eau et siroté de bons Daiquiris. C'est ce que nous cherchions, nous pouvons quitter les Caraïbes !

Dernière plage caribéenne

Retour à la Havane

Car c'est bien ça le programme, retour à La Havane où nous y avons passé les quelques derniers jours.

L'idée était de faire les immanquables de la ville, comme passer une soirée au club de Jazz La Zorra y el Cuervo, faire un concert de Son, faire le plein de rhum ou aller visiter une fabrique de Cigares.

Soirée à La Zorra y El Cuervo

Cette dernière valait vraiment le coup, entrer dans les coulisses de la fabrication de ce produit de luxe est très intéressant. Tout d'abord pour le lieux, cette vieille usine surplombant les toits de la Havane aux vieilles huisseries poussiéreuses est pleine de charme. Ici s'activent 900 personnes pour sortir 20 000 cigares par jour ! Et quels métiers !
Toutes les étapes nécessitent une précision et un doigté extraordinaire. On voyage donc d'une pièce à l'autre pour découvrir les phases si importantes de l'élaboration de ces cigares. On commence par le dénervage et le tris de la feuille de la Cape par taille et couleur, opération répétitive effectuée par une dizaine d'ouvrier(e)s d'une rapidité hallucinante. Surtout quand on sait qu'il y a 28 teintes de tabac. On passe ensuite dans la grande salle de fabrication. 200 personnes sont alignées sur leurs postes de travail en bois dans cette pièce jonchée de morceaux de feuilles. Chaque ouvrier est responsable de son cigare de A à Z et fabrique un type de cigare par mois. Bien sûr plus le Cigare est cher à l'achat plus il est difficile à fabriquer et donc plus l'ouvrier qui le confectionne est bon et gagne bien sa vie.
Quand on entre à l'usine, comme confectionneur de cigares on passe d'abord par 9 mois de travail à temps plein ... d'entrainement, avant de pouvoir sortir des cigares qui seront mis en vente.
Ce promener dans cette usine était comme un voyage dans le temps, ici par d'ordinateurs, ni bruits de machines puisque le processus n'est pas mécanisé, on entend seulement la lecture du journal au haut-parleur le matin puis de la musique le reste de la journée On sent les effluves de feuilles mélangées à celle de la fumée du tabac que fument les ouvriers. On voit ces centaines de mains s'activant dans un balais de mouvements chirurgicaux. C'est très beau, et ça donne la mesure de la complexité de ces objets.

                         Fabrique de Cigares Partagas: Seule photo autorisée, le reste est secret de fabrication              Mojito + Cohiba Short ... Cocktail Cubain

La Havane est vraiment la ville que nous avons préférée à Cuba. Bien qu'elle soit aussi très touristique ce n'est pas une ville musée, même le vieux centre qui concentre les intérêts touristiques est vivant et il suffit de s'écarter de la rue Obispo pour s'imprégner de la vie Cubaine. Se promener vers 18h dans ces rues alors que les gens rentrent du travail et les enfants de l'école est un moment unique. C'est une cacophonie de bicyclettes et de voitures qui se frayent un chemin entre les badauds qui déambulent avec nonchalance, les enfants qui s'improvisent une partie de base-ball et les vendeurs de légumes qui approvisionnent les étages via des paniers envoyés des balcons à l'aide de cordes. C'est aussi à cette heure que l'on peut voir le soleil se coucher dans l'alignement de ces rues. Il baigne ces vieilles demeures coloniales défraîchies d'une lumière chaude créant des jeux de lumières dans les linges blancs qui sèchent aux balcons, portés par la brise de ces fins de journées. En terme d'atmosphère Cubaine nous sommes à l'apogée. Ces images de vie urbaines Havanaises sont pour nous très représentatives de ce que nous avons perçu de Cuba. Car elles concentrent le patrimoine colonial de l'île, les vieilles Américaines, la musique, le métissage, la joie de vivre et la nonchalance des Cubains mais aussi leur pauvreté, leurs conditions de vie précaires au milieu du tourisme de masse.

Partie de Baseball dans Havana Centro

Havana Centro

Nous repartons de cette île avec des sentiments très partagés. Tout d'abord il y a un certain émerveillement d'avoir vécu ces atmosphères si particulières que possède Cuba. Elle n'ont, pour nous, rien de comparable avec les autres pays que nous connaissons. Elles sont faites de ce cocktail d'ancien, de Caraïbe, de rythmes, de tranquillités et de lumières qui une fois bien mélangé vous enivre.

Belle place de La Havane

Mais après c'est la gueule de bois, on prend la mesure de ce qui rend si particulières ces ambiances, c'est à dire une forte pauvreté, une pénurie de tout et un régime totalitaire, on réalise le coup humain qui y est sous-entendu, et cette réalité est difficile à admettre.
Et en même temps nous repartons admiratif, admiratif de ces Cubains si accueillants, qui dégagent une véritable joie de vivre, une volonté de s'en sortir sans égale et une capacité d'adaptation qui semble sans limites.

Dans les rue de la vieille Havane

Mais nous avons eu l'impression que face au tourisme de masse les choses semblent changer rapidement. Les écarts entre ceux qui profitent de ce tourisme et les autres sont démesurés, par exemple le rapport entre un repas payé en CUP (monnaie national) et un payé en CUC (monnaie international) est d'au minimum 10. Rien que ce système de double monnaie, dont nous avons pas bien assimilé la véritable raison malgré nos recherches, est un exemple frappant de l'économie à deux vitesses qui règne dans ce pays.
Une fois de plus durant ce voyage nous quittons un pays en nous questionnant sur l'impact du tourisme. Et à Cuba ce questionnement est très fort, car le tourisme est la première source de devises, il contribue donc à sa (sur)vie. Mais c'est une vision globale de l'économie, dans le détail cette richesse n'est pas correctement répartie, ce qui creuse les écarts sociaux et tout ce qui en découle (prostitution, marchés parallèles, petits banditisme ...).
Nous n'avons pas vraiment de réponse claire sur nos questions, qui se résumeraient par: notre manière de voyager a t-elle globalement profité ou non aux locaux ?

Petit passage chez le barbier du coin

Ce dont nous sommes sûr c'est que nous avons une démarche réfléchie sur cet impact et essayons toujours de repartir au plus nos devises: privilégier le logement chez l'habitant plutôt que les hôtels d'Etat, éviter les sorties "tout organisé" qui concentrent toutes les devises, acheter nos aliments dans les marchés, nos souvenirs à des petits artisans ou manger dans les restaurants familiaux. Bien évidement nous évitons les marché-noir, la prostitution, mais aussi le misérabilisme qui consiste ici à donner à tour de bras dans la rue des jouets et du savon en se prenant en photo. Il est clair qu'ils en ont besoin, mais il y a la manière de faire, car aujourd'hui le fait est que dans les lieux touristiques les gamins et leurs parents réclament !

Havana Centro

C'est donc sur cette dernière expérience très contrastée, mais sans aucun doute passionnante que nous terminons notre voyage. Nous avons encore un ami à voir dans la région de Vancouver, mais nous sortons complètement de la manière et l'esprit de notre voyage pour cette étape. Nous y allons pour nous revoir, pour passer du temps ensemble et non pas pour partir à la découverte du pays. Alors nous terminons ce blog ici. Nous ferons un bilan de ce voyage à notre retour dans quelques semaines en France.

Petit plaisir: notre dernier taxi pour aller à l'aéroport !

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