Une Entrée en Bolivie Parfaite

Nous voici dans un nouveau pays, la Bolivie. Ce n'était pas prévu au programme comme ça, mais pendant notre séjour dans la réserve Aldéa Luna il y a eu de fortes précipitations de neiges sur l'Altiplano, bloquant les accès entre l'Argentine et le Chili, et le Chili et la Bolivie. Du coup nous n'avons pas pu faire notre périple en van à Atacama et sommes directement entrés en Bolivie par l'Argentine.

Donc nous avons pris un bus depuis Jujuy pour remonter la Quedabra et arriver à la frontière. On remarque tout de suite que ça va changer, que l'on entre ici dans un pays beaucoup moins occidentalisé que le Chili et l'Argentine, où la culture Indienne est forte et où la population est fière de la montrer. On sent que l'on va vivre notre première vrai découverte culturelle. A peine passé la frontière nous sommes en plein dedans, nous voyons toutes ces femmes habillées de ces jupes traditionnelles, enroulées dans un tissus en laine fait de motifs et de couleurs éclatantes et d'un chapeau, le plus souvent à large bord.

La Bolivie c'est également un pays qui possède une plus grande différence de niveau de vie avec la notre. Ce qui implique deux choses , les prix devraient être bien moindre et donc le voyage plus économique pour nous, mais nous représenterons aussi plus facilement des "portefeuilles sur pattes".

En effet notre premier taxi pour aller à la gare routière nous coûte 10 Bls, soit 1,2€ ; notre première chambre dans un hôtel avec piscine est à 17 € ; et un plat dans un restaurant c'est 35 Bls soit 4 €. Ça nous change de l'Argentine !

Depuis Villazon, la ville frontalière nous prenons la direction de Tupiza, première petite ville depuis la frontière. Là aussi gros changement avec le Chili où l'Argentine où les bus étaient grands luxes. Ici ils sont plus poussiéreux, bien moins chères, et bien plus vieux !

LE LIPEZ ET LE SALAR D'UYUNI


LE CHOIX DE L'AGENCE

Dans cette région du Chili il y a un des espaces naturels les plus exceptionnels du continent à visiter, l'Altiplano Bolivien est en effet un ensemble de merveilles géologiques de haute altitude qui nous faisait rêver depuis le début du voyage.
Le seul moyen de visiter ces étendues est en un 4x4. L'offre touristique est donc abondante pour proposer des tours afin de parcourir ces paysages.

Plusieurs formules sont disponibles mais dans l'ensemble il s'agit d'un tour entre 3 et 4 jours où l'on traverse le Sud Lipez, et le Salar d'Uyuni, à des altitudes oscillants entre 3700 et 5000 m. Le paysage est principalement constitué de volcans et de lagunes au milieux de paysages désertiques, dont les couleurs sont très changeantes du fait de l'oxydation de la multitude de minéraux présents dans ces sols. On y croise des petits villages où la population vit de l'exploitation minière, des troupeaux de lamas, du tourisme et de la culture de la Quinoa.

Le Salar d'Uyuni est l'élément le plus impressionnant du tour. Ce salar est le résultat de l'assèchement d'un lac préhistorique il y a 14000 ans, laissant derrière lui un croûte de sel qui représente aujourd'hui le plus grand désert de sel du monde, d'une surface de 10600 km².

Les agences proposent ce tour, depuis trois villes de départs: Uyuni, Tupiza et Atacama au Chili avec des prix parfois très variables.

Nous avons donc pris le temps de bien nous renseigner auprès des voyageurs rencontrés, des guides de tourismes et des sites internet. L'option Atacama n'était plus possible du fait de la neige qui bloquait les frontières. Restait donc Tupiza et Uyuni.
Le départ d'Uyuni est clairement peu conseillé malgré que ce soit le plus sollicité, car c'est ici qu'il y a le plus d'agences. Ceci à deux impacts, d'une part elles sont plus ou moins jeunes et plus ou moins bien équipées, ce qui, dans ce genre de milieu, peut être fatal (il y a régulièrement des accidents) . Et d'autres parts étant nombreuses, il y aura au départ du tour au moins une 10ène d'autres 4x4. Pour le côté isolé du monde il faudra donc repasser.
Quand au départ de Tupiza, le tour se fait dans l'autre sens, donc on croise les wagons d'Uyuni, sans les suivre. De plus en partant de Tupiza on visite le Sud Lipez, zone non proposée depuis Uyuni, le tour dure donc une journée de plus. Enfin les agences ont réputation d'être très sérieuses et un peu plus chères.
Sur quoi se fait la différence de prix ? La qualité du 4x4, la qualité du logement, malgré qu'ils soient de toute façon basiques et surtout l'équipe qui encadre. Au lieu d'être 4 touristes, un chauffeur, et une cuisinière, ce qui est le standard à Tupiza, les tours d'Uyuni proposent 6 touristes et un chauffeurs. Ce qui signifie que celui qui vous conduit toute la journée dans ces milieux difficiles, vous fait à manger le soir au lieu de se reposer ... En terme de sécurité c'est vite vu ! Et enfin, Tupiza est sur notre route.

Nous partirons donc avec Tupiza Tour, la plus vieille agence de la ville, ce qui est également un bon point.

Nous prenons une petite journée à Tupiza pour se reposer et pour passer du temps avec ... Chloé et Patrick, ce couple Suisse que nous avons rencontré en Patagonie Chilienne, puis revue à Valparaiso et que nous retrouvons ici par hasard !

JOUR 1: De Tupiza à Quetena Chico, a travers le Sud Lipez

Notre départ de Tupiza se fait à 8hr. Il y a trois 4x4 au départ pour cette agence ce matin là. Nous prenons donc connaissance de nos compagnons de route Laura et Charlie, de notre chauffeur-guide Don Ruben et de notre cuisinière Augustina. Les sacs sont chargés sur la galerie avec le matos de cuisine et les jerricans d'essences et nous voilà partis.

Quebrada de Palala

Aujourd'hui sera la journée où nous roulerons le plus, environ 10 hrs de trajet. Nous roulerons exclusivement sur de la piste à travers les paysages désertiques et lunaires de cette région afin d'atteindre notre premier logement à 4200 m d'altitude.

Il est très important d'être bien préparé à ce tour sur deux plans : d'abord sur le froid, il ne faut pas prendre à la légère les températures de la nuit, car comme c'est précisé les logements sont basiques et nous avons eu jusqu'à -5°C à l'intérieur des chambres. Ensuite sur l'altitude, il faut se laisser le temps de s'acclimater avant de partir car avec la fatigue et le froid ça peut être un enfer de se taper un mal d'altitude en plein tour. Un Espagnol d'un des autres 4x4 a passé deux jours à ne pas dormir et à vomir ...

Pendant cette première journée les paysages rencontrés ressemblaient à ce que nous avions pu voir en Argentine. Ce sont des paysages très minéraux, avec des formations rocheuses plus dingues les unes que les autres. Nous avons également profité de la faune qui se compose de troupeaux de lamas, espèce 100% domestiquée, de Vigognes, espèce protégée, et de quelques Nandou.

Un lama - Les boucles d'oreilles en laine servent à identifier le troupeau

Un jeune Lama

Un troupeau de Vigognes, 100% Libres d'où le prix plus important de la laine de Vigogne

Nous avons également traversé des villages tous plus isolés les uns que les autres. La vie se rapproche plus à de la survie ici, car même faire un feu est difficile puisqu'il n'y a aucun arbre qui pousse dans ces régions.
Nous avons eu la possibilité d'acheter de l'artisanat à des femmes qui filent elles-même leur laine de lama. Ça a été aussi notre première situation de "portefeuille sur pattes", en effet la moindre photo à un prix ici. C'est le jeu et si on ne veut pas y jouer on ne prend pas de photo, il faut quand même garder à l'esprit que les sources de revenus sont très maigres et que c'est un moyen comme un autre de gagner sa vie avec le tourisme.

Une ancienne citée minière abandonnéeEn plein travaille... Directement vendu aprés fabrication














Cette dernière journée se termine par la vue sur le volcan Uturuncu, culminant à 6008 m d'altitude et étant le volcan le plus surveillé de Bolivie car son activité interne ne fait que croître.

Le Uturuncu ... Dont la pression ne fit qu'augmenter

JOUR 2: Premiers problèmes d'accès

Après cette première nuit au frais le programme est de remonter au Nord jusqu'à la laguna Colorada, en passant pas le point culminant du tour, les Geysers Sol de Mañana, à 5000 m d'altitude.

La neige étant bien tombée et le vent s'occupant de la ramener dans les cuvettes et les sentiers qui permettent l'accès à ces lieux, notre chauffeur est un peu inquiet concernant l'accès. Il s'est renseigné, la veille des 4x4 sont passés, mais avec le vent ça peut vite changer.

Laguna Hedionda Sur

Mais avant cela nous passons par des termes naturelles, où nous nous rechargeons de cette nuit froide dans une eau à 42 °C. C'est du bonheur de se baigner face à ces étendues sur fond de montagnes dans une eau vaporeuse.
Du bonheur, mais pas plus de 20 mins pour éviter le malaise

Nous continuons ensuite vers le Sud là où l'Argentine, le Chili et la Bolivie se retrouvent en un point pour admirer la Laguna Blanca et la Laguna Verde qui reposent au pied du Volcan Licancabur dont la moitié est en Bolivie et l'autre au Chili. La laguna Verde est incroyable, sa couleur est dû au reflet des particules métalliques en suspension dans l'eau lorsqu'il y a du vent.

Laguna Verde - La photo ne rend pas bien la couleur bleue émeraude de l'eau

Nous faisons demi-tour pour récupérer la route qui va vers le nord et c'est ici que nous rencontrons les premières complications. Le passage pour accéder aux Geysers a complètement été recouvert par la neige depuis la veille. Notre chauffeur qui possède un bon 4x4 essaye néanmoins de trouver un chemin alternatif, mais nous nous retrouvons bloqué rapidement par des roches. Il nous annonce que l'accès aux Geysers ne sera pas possible, il aura fait son max, pris les risques qu'il savait gérer et su s'arrêter quand ce n'était plus possible, nous sommes content de l'avoir comme chauffeurs, il semble bien connaître son boulot. Il prend donc la tête du convoi des trois 4x4 de Tupiza Tours pour prendre un contournement à travers les montagnes et essayer de rejoindre la Laguna Colorada. Nous sommes toujours confrontés aux même soucis, cependant Ruben arrive à se frayer un chemin, marquant le passage pour les autres qui semblent moins habiles avec leurs 4x4. Ça glisse, ça patine, la progression est lente mais nous passons le col qui nous permet d'arriver dans la vallée de la Laguna Colorada. Et quel spectacle ! C'est un endroit incroyable. Cette Lagune perchée à 4278 m d'altitude à la particularité d'être alimentée par des eaux chaudes ce qui développe un plancton qui a deux conséquences : la lagune est littéralement rouge et les Flamants roses viennent s'en nourrir !

Quelques Flamants Roses

C'est indescriptible, il parait qu'elle a été mise en compétition pour les 7 merveilles du monde, pas étonnant ! Nous restons plantés là à la regarder, absorbés par sa couleur et par le ballet de Flamants Roses.

La Laguna Colorada

Le soleil commence à sérieusement décliner et le froid à augmenter, la nuit se fera dans un logement basique proche de cette lagune. C'est l'occasion de parler un peu de ces logements pour qui voudrait faire ce tour, afin de savoir à quoi s'attendre.

Les chambres se composent de 4 murs en adobe, d'un toit en tôle et de matelas plus ou moins en formes. Il n'y a de l'électricité que 2hrs par jours car elle produite par un générateur et s'approvisionner en Gazole ici coûte une fortune. L'eau est courante sauf quand les canalisations gèlent. Et comme on le disait plus haut, il n'y a pas de possibilités pour le feu car rien à brûler. Voilà pour le décors, si on est bien équipé ça se passe très bien. Tout le sujet est là, il ne faut pas prendre à la légère les conditions de froid sinon ça peut vite être un calvaire. Et pour infos, les agences louent des duvets pour les tours qui ne sont pas du tout adaptés aux températures (en tout cas de cette période de l'année).

Des briques d'adobe directement sorties du sol pour une prochaine construction

Cette deuxième nuit était la plus froide, il faisait entre -15 et - 20 dehors. Le lieu est balayé par les vents, c'est très hostile à l'homme ici, mais c'est d'une beauté incroyable, nous avons d'ailleurs eu la chance d’assister à un couché de soleil magnifique

Un des plus beaux couchés de soleil de notre vie ... Il fallait par contre être bien couvert !

JOUR 3: En route vers le Salar

La Laguna Colorada de bon matin, une dernière fois avant de partir

C'est à partir de cette journée que nous récupérons (dans l'autre sens) les tours d'Uyuni. Nous croiserons plusieurs séries de 6 à 8 4x4. Les images sont belles avec la poussière derrière leurs roues battues par les vents, mais nous sommes contents d'être dans l'autre sens.

La journée commence par un petit arrêt au milieu de formation rocheuses sculptées par le vent, qui ont une certaines prestance au milieu de ces décors en partie recouverts de neige.

Formation dites de l'Arbre de Pierre

360° du lieu

A partir de ce point Ruben nous annonce que nous allons traverser un des passages les plus difficiles de la journée, le désert de Siloli. Difficile à cause de la neige, car les vents ramènent cette dernière de tous les versants avoisinants dans ce désert. Cette neige s'accumule principalement dans le tracé de la piste qui est un peu encaissé. C'est durant ce passage que nous remarquons vraiment que Ruben est bon conducteur, il connaît bien son 4x4 et les lieux. Tout en douceur, avec une bonne réactivité il se fraye un chemin dans cette neige, afin de profiter des traces qui ne sont pas encore recouvertes, en évitant les congères et les trous afin de nous emmener au sommet de la première côte.

Le problème c'est que ça ne se passe pas si bien pour tous les autres de Tupiza Tour. Et après avoir attendu un moment en observant des Chinchillas se dorant la pilule, Ruben nous annonce qu'un des 4x4 est bloqué et bloque les autres. Nous sommes au milieu du désert, dans la neige à 4600 m d'altitude. Nous redescendons donc à pied pour aller sortir ce 4x4. Et ce n'est pas une mince affaire, car ce dernier à les pneus lisses. Nous sommes étonnés qu'ils n'aient pas de chaînes et qu'ils partent avec de tels pneus. Est-ce parce que les chauffeurs ont un budgets fixes pour l'entretiens de leurs 4x4 et que celui-ci a cherché à faire des économies ? Nous ne le seront pas mais nous apprendrons plus tard que les conditions de travail de ces chauffeurs ne sont pas toujours simples... Ils doivent l'entretient du 4x4 pour tout ce qui est "hors usure standard".

Au sommet du promontoire, il y a moins de neige car elle a été transportée par le vent

Quoi qu'il en soit nous passons 1h30 à pelleter, tirer, pousser et à cette altitude c'est comme courir un marathon. Nous finissons par faire sortir ce 4x4 et un autre d'une autre compagnie (parti tout seul !). Ça aussi ça fait parti de l'aventure !

Au boulot !

Ruben ayant la meilleur conduite et le meilleur 4x4 il reste devant pour tracer la suite du chemin pour les suivants. On sent bien que ça l'épuise et il passera la deuxième partie de la journée à consommer de la Coca afin de tenir le coup. Ces péripéties nous auront fait perdre un peut de temps. Mais nous profitons quand même des volcans Corina, Caquella et Ollague et des lagunes Cañapa, Hedionda, Charcota, Honda, Ramaditas où nous aurons la possibilité de voir des flamants roses de bien plus prêt. Ces oiseaux sont magnifiques, ils sont à la fois élégants lorsqu'ils sont à l'arrêt sur leur fines pattes et en même temps très disgracieux dans leur manière de se déplacer. Nous passons un agréable moment à les regarder dans ces eaux scintillantes sur fond de montagnes enneigées.



Nous récupérons ensuite pour un temps la route internationale (non goudronnée) qui fait la liaison entre le Chili et la Bolivie, servant principalement aux transits des minéraux, avant d'en sortir pour se diriger vers un petit salar, le Salar de Chiguana, posé au pied du volcan Iruputuncu.

La Ligne Calama - Uyuni
Un petit détail de l'histoire avant de continuer. Juste avant ce Salar nous avons traversé une ligne de chemin de fer qui relie Calama au Chili, à Uyuni en Bolivie. Historiquement cette ligne était 100% Bolivienne, car la Bolivie possédait des frontières jusqu'à l'océan Pacifique, ce qui lui procurait une autonomie très bénéfique vis à vis de l'import et de l'export de matière, principalement de minéraux, dont regorge l'Altiplano. Cependant les Chiliens, avec l'aide des Anglais ont envahit la Bolivie il y a 130 ans, redessinant les contours du pays tels qu'ils sont aujourd'hui, et l'obligeant à passer par le Chili pour exporter ses minéraux. De plus, suite à cela, la Bolivie a eu un président qui a eu la bonne idée de privatiser un grand nombre d'entreprises nationales, dont celle de cette ligne de chemin de fer qu'il a vendu au Chili. Ce qui fait qu'aujourd'hui la Bolivie n'a plus aucune prise sur cette ligne et sa gestion ce qui impacte l'économie de la région.
Ruben nous a raconter cette histoire avec beaucoup d'amertume. Il faut la replacer dans le contexte de ce pays qui est dirigé par un des plus grands présidents altermondialistes, qui prône une politique d'autonomie, qui met l'accent sur l'identité national comme signature et qui refuse autant que faire ce peut l'ingérence international et les multinationales étrangère. Evo Morales est un président très populaire car il défend le peuple (en tout cas en façade) et fait beaucoup de choses pour les paysans, les ethnies boliviennes et l'indépendance de son pays... Aujourd'hui encore Evo Morales a déposé une plainte à la cour international de la Haye en vue d'obtenir un accès souverain à la mer.


Retour à nos pistes, après avoir traversé ce Salar de Chiguana, où nous avons croisés des vélos (d'après Ruben c'est tout de même un entreprise périlleuse car il y a un fort risque de se perdre et la météo peut changer très rapidement), nous nous dirigeons vers notre dernier logement au bord du Salar d'Uyuni.

Des Vigognes en recherche d'eau sur le Salar

Dans cet hôtel le standing change un peu. D'une part nous sommes plus aussi haut, donc il fait moins froid. Ensuite nous sommes dans un hôtel fait en bloques de sel, assez lumineux et avons la chance d'avoir une chambre privée avec lit matrimonial (Grand luxe !). Et pour réchauffer l'ambiance possibilité d'avoir 10 min d'eau chaude à la douche pour 10 Bls. Parfait ! Nous nous endormons épuisés de cette journée dans un bon lit, départ demain matin à 5 hr

La Voie Lactée s'offre à nous.

JOUR 4: Le Salar d'Uyuni (ou plutôt de son véritable nom Salar Thunupa)

Réveil de bon heure pour partir dans le Salar et pouvoir voir le lever du soleil depuis une colline recouverte de cactus située au milieu de ce désert.

Cette colline était en fait une montagne immergée avant l'assèchement de cette mer. Lorsque celle-ci a été complément sèche le niveau a donc baissé et a fait apparaître le haut de ce sommet.

Lever de soleil sur cet îlot de Cactus

L'entrée dans le Salar se fait dans des endroits bien précis, des genres de digues qui permettent d'accéder à la croûte de sel là où elle est assez épaisse pour supporter un véhicule. En effet la croûte de sel oscille entre 20 cm à 120 cm. En dessous de 35cm elle ne porte pas. Il y a d'ailleurs beaucoup d'accidents du à cela, parce-que des tours ou des privés cherchent à rentrer sans payer.

Une fois sur le sel nous roulons, dans la nuit, au milieu d'une énorme étendue de sel sans obstacles, à un tel point que le chauffeur coupe ses phares et roule à l'aveuglette pendant un certain temps. Nous arrivons à cette île, la isla Incahuasi (maison de l'Inca en Quechua), où nous montons, avec beaucoup de monde, voir le levé de soleil sur le Salar. C'est un joli moment de poésie, et nous découvront au fur et à mesure cette étendue blanche qui s'offre à nous.

En séchant, l'eau créée des craquelure de sel en pentagones ou octogones

Puis nous prenons le petit déj au cul du 4x4 avant de partir pour s'installer au milieu du Salar. Sur cette route au milieu de rien, Ruben nous explique un peu les dérives et les accidents qui ont lieu dans ce désert, l'endroit le plus dangereux de tout le tour. En effet nombre d'agences ou de particuliers partent sans connaissances. Au point que le Salar est entaché d'une mauvaise réputation touristique car il y a beaucoup d'accidents. En 2009 deux 4x4 ont carrément réussit à faire un frontal à plus de 100 km/h, 13 morts, les chauffeurs étaient en état d'ébriétés et ont sûrement été éblouis par le soleil. Encore une fois le choix de l'agence est primordiale.

Bon assez de parler des risques qu'il faut connaître néanmoins car on entre pas dans le Salar comme on va dans un parc d'attraction. Nous voici donc arrêtés au milieu du Salar. Ici il n'y a plus de notion de distance car il n'y a plus d'échelles de grandeur, ce qui permet d'ailleurs de faire des photos très originales.

Gougui peut enfin s'exprimer !

Paul a failli perdre sa tête lors de ce baisé !

Cette immensité est indescriptible, et nous pensons que les photos ne retranscrirons qu'une infime partie de ce que l'on peut ressentir sur cette croûte de sel. La seule chose que l'on peut dire c'est qu'on se sent vraiment petit.

360° Sur le Salar ...

C'est la fin du voyage, nous partons vers Uyuni où nous arrêterons notre tour pour continuer vers Potosi.
Les locomotives abandonnées sont Allemandes et Française

Dernier arrêt dans le cimetière de trains d'Uyuni, ambiance Mad Max assurée. Par contre Uyuni est sans intérêt et ses abords sont très sales, à tel point que tous les arbustes aux alentours de la ville sont recouverts de sacs plastiques transportés par le vent... Nous y resterons une nuit seulement pour récupérer.

NOS IMPRESSIONS

Nous venons de rentrer d'un tour qui nous a permis de voir certaines des plus belles choses qu'offre ce continent. Nous sommes très heureux d'avoir vécus ces lieux, d'une telle beauté et d'une telle grandeur que ça vous remet à votre place vis à vis de la nature. Ici elle est hostile à l'homme, y vivre nécessite une force incroyable. Nous sommes fiers de nous car nous avons réussit à ne pas souffrir du froid ou du mal d'altitude, mais qu'est ce que 4 jours quand on sait que des gens y vivent toute l'année ?
De plus nous nous sentons privilégiés d'avoir pu les voir, car les ressources minières de ces zones les rendent très attractives industriellement (notamment le lithium dans le Salar) .Nous ne savons pas dans quelle mesure demain il sera possible de les visiter dans un état aussi vierge que nous avons eu la chance de le faire.

Nous garderons ce tour en mémoire comme un souvenir de paysages incroyables, mais pas seulement, comme une aventure aussi, une aventure de part la manière dont on fait ce tour mais également une aventure humaine, car nous avons passé de bons moment avec Laura, Augustina, Charlie et Ruben.

Nous, Ruben, et Laura et Charlie

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