Quelques jours à Potosi


Potosi, ville inscrite au Patrimoine Mondiale de l'Unesco

Après notre trip dans le Salar d'Uyuni, nous décidons de passer trois jours dans la ville de Potosi.
Potosi, une ancienne cité coloniale, est la ville de plus de 100000 habitants la plus haute du monde avec une altitude de 4090 m au dessus de la mer.

Groupe de femmes indigènes



Aujourd'hui elle est reconnue pour être la ville la plus haute du monde, mais elle était avant tout connue pour son exploitation minière (surtout pour l'argent à une époque) qui a fait son essor économique.
Les mines sont encore en activités aujourd'hui pour l'extraction de minéraux, à moindre mesure de l'argent (qui devient rare dans la montagne) mais essentiellement pour le zinc, le fer et l'étain. Il nous était possible de la visiter mais nous avons fait le choix de ne pas nous y rendre par convictions personnelles. En effet, visiter ces mines encore actives ressemblait pour nous à du voyeurisme. Regarder ces enfants (l'âge légale pour travailler est de 12 ans) et ces adultes se ruiner la santé dans des conditions de travail extrêmes lors d'une excursion de quelques heures nous semblait indécent.
De plus, on aurait pu remettre en question notre avis, si les bénéfices des entrées étaient plus ou moins reversées aux salariés. Mais non !


Local d'une association de mineurs

Local d'une association de mineurs

Donc à notre arrivée à Potosi nous n'avons rien de prévus au programme. Le programme s'est alors imposé à nous, ou plutôt à Mélo qui a eu le plaisir de vivre sa première intoxication alimentaire Américaine. Le première jour, pour Mélo les visites se sont faites entre le lit et les toilettes.
Paul profite alors de cette journée de non activité imposée pour se reposer et mettre à jour le blog.

Dans les rues de Potosi

Dans les rues de Potosi

Dans les rues de Potosi

La Casa Nacional de Moneda

Le lendemain, Mélo se sentant un peu plus fraîche nous décidons de mieux connaître la ville de Potosi en faisant deux de ses musées.
Le matin direction "La Casa Nacional de Moneda" qui se trouve être le plus grand bâtiment civil colonial des Amériques bâtit  au XVIII siècle. C'est ici qu'étaient frappées par des esclaves puis des prisonniers indigènes les pièces boliviennes avec l'argent extrait de la mine.

A l'entrée de la Casa Nacional de la Moneda

Aujourd'hui, les pièces sont faites au Canada car la Bolivie n'a pas les ressources en matériaux pour les faire. Quant aux billets, eux sont produits en France à côté de Rennes précisément. Cocorico !
Cette Casa Moneda a suivit l'évolution pour créer ses pièces : dans un premier temps c'était l'homme, qui les créaient de A à Z, puis les animaux ont été mis à contribution pour passer ensuite sur la machine à vapeur et terminer avec les machines électriques avant de fermer ses portes vers 1930.
Après deux heures de visites intéressantes, il est temps pour Mélo de se reposer car elle s'est levée un peu trop conquérante ce matin. La sieste passée et avec un peu plus de fraîcheur nous voilà partis visiter le Couvento Muséo Santa Teresa.

Le second patio de la Casa Nacional de la Moneda

Engrenage d'un laminoir à Argent

Le Couvento Musé Santa Terasa

Il s'agit d'un couvent de l'ordre des Carmélites construit de 1685 à 1692.
A l'époque, seul les secondes filles de grande famille étaient admises. Elles rentraient à l'âge de 15 ans avec une dote qui s'élèverait aujourd'hui à 6000€.

Premier Patio du Couvent

Second Patio du Couvent

Via cette dote le couvent est un véritable trésor à lui seul, on y trouve des hôtels, des meubles, des vêtements,....fait ou incrustés de pierres précieuses. Ce qui est qui est en contradiction avec le vœu de pauvreté que faisait les sœurs en entrant au couvent. Au final elles ne profitaient d'aucunes de ces richesses, qui étaient conservées en cas de nécessité.
Ainsi, pour subvenir à leurs besoins, elles fabriquaient des hosties (aujourd'hui elles fournissent tout le pays), des pâtisseries, des tissus.... qu'elles vendaient à la population.
Ces transactions se faisaient sans aucun contact physique entre les deux mondes.
En effet, un tourniquet en bois épais permettait de faire les échanges argent/ effets entre le couvent et la rue.
Dans une autre mesure, les sœurs, une fois dans le couvent n'avait plus la possibilité de voir leurs familles. Seule une visite au "parloir" était autorisée par mois mais les deux parties étaient séparées par une grille épaisse et avec des clous en surface côté famille.
Aujourd'hui le couvent accueil une dizaine de sœurs mais de façon plus moderne où celles ci ne sont pas obligées d'attendre la mort pour sortir de ces murs!  Alors qu'avant, même décédées elles restaient dans le couvent où elles étaient ensevelis dans de la chaux sous le parquet de la salle des prières.


L'église du couvent
Outils de flagellation ...

Potosi était une ville très riche et importante (plus grande que Londres et Paris à une époque). Cette grandeur se ressent aujourd'hui dans son architecture et ses monuments.

Seul hic, l'altitude qui nous aura un peu gêné malgré nos périples sur l'Altiplano Argentin et Bolivien qui nous avait pourtant habitué au manque d'air. Le mélange de manque d'oxygène avec la pollution nous a quand même été difficile.

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