Aux portes de l'Amazonie

Nous revoici sur le continent. Guayaquil est un peu violente après ce séjour insulaire, nous avons donc décidé de ne pas y faire de vieux os.


Baños

La météo dans la sierra n'est pas très bonne, les semaines qui arrivent risquent d'être orageuses. Nous décidons de partir pour Baños qui semble être pour l'instant épargnée par les orages.
Il y a 280 kilomètres entre Baños et Guayaquil et il nous fera pas moins de 7 heures pour faire le trajet en bus ! Et oui la route monte les contreforts des Andes pour les redescendre en partie, car Baños est sur les versants Est de la chaîne de montagnes. Sur ce trajet nous avons le plaisir d'admirer les premiers volcans. Les montagnes de l'Equateur sont réputées pour ces monstres de formes coniques aux sommets enneigés dont il est abondamment doté.

Baños est une petite ville coincée dans un canyon à 1820 mètre d'altitude. La végétation est luxuriante et de type tropicale. Nous faisons dans ces forêts une petite rando de 10 km sur le sentier des contrebandiers. Un sentier accroché au versant non aménagé d'un canyon qui permettait aux commerçants de passer sans subir les taxes imposées par les propriétaires terriens du coin. Nous sommes tous seuls sur le sentier et on sent qu'il n'est pas souvent utilisé. Nous évoluons dans cette forêt dense et très humide avec de la boue jusqu'aux chevilles. Sur ce chemin nous croisons quelques petites fermes, principalement de fruitiers et une multitude d'oiseaux et d’insectes, notamment de magnifiques papillons. Nous aurons même la chance d'apercevoir le Coq-de-roche Péruvien. A la fin de notre rando nous arrivons dans une petit hameau. Pour venir ici il n'y a que deux accès, le chemin par lequel nous sommes arrivés et la tarabita (une nacelle suspendue à un câble qui traverse le canyon pour accéder au versant où il y a la route). Ça sera notre moyen de rentrer. Une fois installés dans la nacelle celle ci est lâchée le long du câble, arrivée à la moitié, là où la pente s'inverse elle est tirée par un petit moteur. Le spectacle qui s'offre à nous pendant la traversée est grandiose, pouvoir voir ainsi le canyon depuis le milieu est fantastique.

  De la famille de l'écureuil ?
  Ce papillon fait la taille d'une mains fermé !

Dans la tarabita  Vue sur la cascade de la robe de mariée depuis la Tarabita
En rentrant nous avons croisés un site pour faire de la tyrolienne, attachés allongés la tête en avant. Une petite envie de vitesse et de vide nous a pris, nous nous sommes donc renseignés et sommes parti pour un petit parcours de tyroliennes dont nous avons bien profité ! Sensations et beaux paysages ont fait une belle association pour finir cette journée


Puyo

De Baños nous décidons de pousser jusqu'à Puyo, la plus grande ville de l'Amazonie Équatorienne. Nous descendons et avec la diminution de l'altitude nous gagnons des degrés et de l'humidité. Puyo est avant tout le point de départ pour faire des excursions dans la forêt, mais en ayant déjà fait une en Bolivie nous ne sommes pas là pour ça. Nous sommes venu pour voir un beau projet de reforestation, le parc Ethnobotanic Omaere réalisé par deux Français il y a 20 ans. Ces derniers ont acheté à la périphérie de la ville 15 hectares de pâturages (anciennement de forêt) pour les reforester. Ils ont donc replanté toutes les espèces principales de la région et la nature à fait le reste, les autres espèces sont venus s'y développer, la faune à repris sa place et aujourd'hui le lieux semble être une forêt primaire. Ce parc est aussi un lieu où les propriétaires actuels exploitent toutes les richesses médicinales des plantes que l'on peut y trouver. Et on peut dire que le choix est long: plantes contraceptives, tuberculoses aux œstrogènes féminins, sèves pour l'encombrement des bronches, feuille pour les problèmes de peaux, pour limiter les hémorragies, racines hallucinogènes, plantes produisant un anesthésiant ... Qu'ils ont plaisir à nous faire découvrir. La deuxième fonction du parc est de travailler en partenariat avec des ethnies de l'amazones (les Shuars et les Huaoranis), en faisant connaître leurs cultures, leur artisanat d'une part et en les aidants à évoluer avec la modernité d'autre part (dernière action en date, la mise en place d'un partenariat avec un fabricant de coupes menstruelles pour leur en fournir à très bas prix et ainsi éviter les coûts faramineux, les effets délétères sur le corps et l'impact écologique négatifs des tampons et serviettes).
Nous avons donc passé d'excellentes heures avec Chris à travers cette forêt baignée de soleil où les verts sont d'une incroyable vivacité, où virevoltes des papillons de tailles, de formes et de couleurs d'une diversité incroyable. Nous avons également beaucoup apprécié la présentation des cultures Shuars et Huaranis et la manière dont Chris nous montrait comment des us et coutumes qui leurs ont valus l'appellation de Sauvages par les conquistadors et de ce fait leur mise à l'esclavage, découlaient en fait d'une intelligence et d'une logique beaucoup plus évidente que certaines de ces conquistadors. La plus flagrante est le pourquoi de leur nudité: l'Homme porte des vêtement initialement pour se protéger du froid et du soleil, deux choses absentes en forêt amazonienne. De plus, dans ce genre de milieu lorsque arrive une averse (chose courante) les vêtements ne sèchent pas. Il n'y avait donc aucune raison logique à ce qu'ils s'habillent.


Nous voulions également visiter un jardin de plus de 350 espèces d'orchidées dans cette ville, cependant Paul a fait l'erreur de se permettre de manger une petite salade qui accompagnait son plat... Ce qu'il regrette encore à cette heure. Nous nous sommes donc ré-installé à Baños en attendant que l'intoxication passe et prendre le chemin des hauteurs.

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