Dans la région de l'or noir

Suite à notre étape à Cali nous nous sommes enfoncés dans les terres pour aller dans une des régions du café de la Colombie.
En effet, ce pays est le 4ème producteur de café au niveau mondial donc pour des fans de café comme nous nous ne pouvions pas manquer ça.

Salento

SalentoAinsi nous nous sommes basés à Salento, petit village très agréable au Nord Est de Cali ou nous avons apprécié y poser nos bagages pendant 3 jours.
Salento est très prisé par les Colombiens qui viennent y passer leur week end. C'est un village pour les locaux donc il ne pouvait que nous plaire. Et ça n'a pas loupé avec sa rue commerçante où Paul c'est fait plaisir (pour une fois que c'est lui le dépensier et pas Mélo !) et sa place centrale vivante, nous étions bien, tranquille.

Comme dit plus haut, nous étions dans une des régions du café de la Colombie, donc il nous restait qu'une chose à faire, visiter des fermes de café (appelées Fincas).
Une Française nous avait parlé d'une Finca fraichement reprise par un couple d'Espagol faisant la culture de leur café sous forme de permaculture, la Finca Momota, mais il nous a été impossible de la trouver....



Nous nous sommes alors rabatu sur une des plus grosses fincas du village, El Ocaso. Ici nous avons suivit le cheminement de la production du café, de sa cueillette à son séchage. La torréfaction quant à elle se fait chez un tiers comme pour la majorité des fincas.

 Finca El Ocaso Plantation de café avec les bananiers et cocotiers qui font de l'ombre
 La cueillette Le séchage

La Colombie produit de l'Arabica (le café d'altitude) et de l'Hybride, un arabica également mais ne poussant pas de la même manière. En effet, l'Arabica qui est surtout consommé sur place pousse à l'ombre sous des bananiers, cocotiers afin d'obtenir un café de bonne qualité. Quant à l'hybride que nous buvons en Europe pousse en plein soleil permettant d'augmenter la quantité produite en délaissant la qualité du produit final. A la fin nous avons eu le droit à une dégustation de café et donc nous sommes repartis bien évidemment avec un sachet pour nos futurs petits déjeuners français.

                              La moulure           Séparation de l'amande de café et de sa coque

Sur la route du retour nous avons enfin croisé la finca Momota que nous cherchions le matin donc une nouvelle dégustation de café s'imposait à nous. Comme nous l'avons dit plus haut, cette finca travaille en permaculture, c'est à dire qu'ils plantent différentes plantes qui se complètent. Les bananiers et cocotiers servent à faire de l'ombre au café, qui lui fait de l'ombre aux fraises, basilics....les propriétaires vivent presque en autosuffisance. Nous repartons de cette finca avec deux autres paquets de café.

Pour la préparation du café, la méthode est bien différente de ce que nous connaissons. En France nous avons l'habitude de le boire fort alors qu'ici le café est déposé dans un filtre coton au dessus d'un pichet et ils vont y verser délicatement de l'eau à 87°C. Le café est alors très doux et subtile mais quand même bien loin du jus de chaussette.

La préparation de l'or noir Colombien

A Salento il n'y a pas que le café, il y a aussi de la bonne nourriture, oui enfin ! Nous avons eu le plaisir de glisser dans notre bouche un met digne de notre pays, une truite gratinée à la crème et fromage avec des champignons. Un vrai régal. Pour finir ce bon repas nous avons été sur la place du village nous chercher notre dessert quotidien, une salade de fruits fraichement préparées avec noix de coco, ananas, mangue,....On peut dire qu'à Salento nous nous sommes reconcilié avec la nourriture.

Nous y avons également testé le plat typique de la colombie, la Bandeja Paisa. Il faut avoir faim pour la commander car c'est très consistant, mais si vous faites commes nous, vous la prenez après une bonne rando de 5h ça passe tout seul. Il s'agit d'un plat ou vous retrouvez : riz, haricots rouges, avocat, banane plantain, saucisse, de la viande hachée et du lard. Ensuite il ne reste plus qu'à trouver le chemin du lit pour faire glisser tout ça.

Après avoir parlé de ce bon plat typique, il faut maintenant que l'on vous parle de la rando qui nous a ouvert l'appétit pour ce met.

Salento est aux abords d'une forêt tropicale, d'une très belle campagne, digne des cartes postales avec ses grandes prairies verdoyantes et vallonnées et ses hauts palmiers typique de la région. La rando dans la Vallée de Cocora permet de traverser tout ça.
Nous commençons par longer une source d'eau au creux d'une vallée de pâturages. L'humidité du milieu environnent commence à nous prendre avec ce temps maussade. Au fur et à mesure que nous avançons nous arrivons doucement dans une luxuriante forêt tropicale où l'humidité est beaucoup plus présente, nous dégoulinons de sueur alors qu'il ne fait pas encore très chaud. Dans la forêt nous devons traverser plusieurs fois la source d'eau qui s'élargit de plus en plus, pour cela de vieux ponts en bois d'un autre âge nous permettent d'aller d'une rive à une autre. Les ponts, l'humidité, la fine pluie qui commence à arriver, la flore qui nous entoure donnent à notre rando une ambiance très agréable, nous sommes bien.

                                               


Au bout de deux heures de montées nous arrivons au point le plus intéressant de la rando, la casa des Colibris. Il s'agit d'une famille de fermier qui s'est implanté au milieu de la forêt, c'est le seul endroit ou nous trouvons des arbres à fleurs, ce qui attirent les Colibris. Il y en partout et ils ne sont vraiment pas sauvages. Nous n'avons jamais été aussi prêt d'eux, nous avons pris un grand plaisir à rester ici pendant une bonne heure à ne faire que de les regarder voler dans tous les sens. C'était vraiment le meilleur moment de cette rando.


 

 Après cette jolie pause nous avons repris le chemin pour terminer la boucle, nous continuons à monter dans la forêt pour arriver à la Montanita, le point culminant de cette rando à 2800m (une broutille par rapport aux sommets que l'on a déjà fait auparavant). Ensuite nous récupérons une piste qui nous fait descendre jusqu'au point de départ. Sur cette dernière nous avons quelques points de vus sur les étendues de prairies vertes avec leurs majestueux palmiers, ces arbres sont vraiment incroyables, très fins et très hauts. Souvent le haut des palmiers est pris dans la brume casi quotidienne qui ajoute à tout ça une ambiance mystique.

                                                

L'allée et le retour pour arriver au point de départ de cette rando ce fait par des jeeps que l'on récupère sur la place de Salento. Pour le retour la jeep était complète mais le chauffeur n'y a vu aucun problème pour y ajouter des personnes. Nous nous sommes alors retrouvé sur le marche pieds à l'arrière en nous tenant à la galerie. Traverser la campagne Colombienne de cette manière était vraiment formidable, cette journée aura été un dépaysement total du début à la fin.


Vraiment, Salento a tout pour plaire

Jardin

Jardin est un autre petit village plus haut dans la Colombie, on nous avait parlé de sa place centrale ou il fait bon de s'y arrêter siroter un café en regardant le temps qui passe. Et vu que l'on a le temps de regarder le temps passer, faire 9h de voyage en bus juste pour voir ça n'était pas un problème pour nous. Et nous avons bien fait d'y aller car nous avons eu la chance de monter dans une Chiva. Il s'agit de bus typique Colombien tout en bois digne des parcs d'attractions. En conduire une doit être un rêve d'enfant tellement elles sont belles et attirent l’œil.


Hélàs pour nos fesses, ce n'est pas un moyen de transport des plus confortable mais c'est vraiment à faire. Une fois la nuit tombée durant le voyage des leds se mettent à suivre le rythme de la musique donnant alors une ambiance boite de nuit au milieu de la forêt colombienne.
Après les 9h de voyage nous voilà à Jardin. Le tonnerre nous suis avec la pluie. La place n'est pas des plus vivantes avec ce temps mais nous avons quand même pu apprécier cette ambiance posée reconnue à Jardin, les gens sont dehors, la vie à l'air tranquille, les maisons sont colorées, tout donne envie de s'y arrêter. Mais pour nous, toujours à essayer de quitter la pluie nous n'avons pas eu envie de nous y poser plus d'une soirée. En tout cas nous en avons profité pour admirer le tonnerre qui faisait des siennes de l'autre côté des montagnes. Les lumières étaient magnifiques donnant à notre arrêt à Jardin un côté encore plus bout du monde.

 

Medellín

Changement de décors, changement d'ambiance. Nous voilà à Medellín la ville connut à ses dépends pour le Cartel de Medellín tenu par Mr Escobar mort en 1993. Suite à son passé historique nous pourrions penser qu'il vaut mieux passer son chemin mais c'est un endroit où il fait de bon de s'arrêter pour prendre une bonne dose de cocaïne, non bien sur que non! Pour prendre une bonne dose de sortie avec ses bars et restos. Nous nous sommes alors basé dans le quartier d'El Poblado, le quartier UP et sécuritaire de la ville avec la présence de militaire dans tous les coins de rues. En effet, on ne peut pas se permettre de se poser n'importe où ici, on peut se sentir très vite en insécurité. Par exemple nous avons passé une bonne journée à nous balader dans le centre ville et nous sentions que nous devions pas y faire de vieux os la nuit tombée. A Medellin il n'y a pas grand chose à visiter, nous n'avons fait que le cerro (une colline qui permet d'avoir une vue sur la ville), ce n'était pas extraordinaire à notre goût. Et nous avons fait la place des sculptures de Bronze, des statues d'Hommes et animaux dans des proportions hors normes réalisées par l'artiste Fernando Botero.

 
 

Nous avons quand même fait quelque chose qui nous a botté à Medellin. La visite de la communauté 13, un quartier de Medellin. Si vous avez vu la série Narco ou si vous êtes de la génération de Pablo Escobar vous avez certainement du voir des images de ce quartier. La communauté 13 était réputée pour être le quartier le plus violent au niveau mondial. Les guérillos, les paramilitaires et les narcotrafiquants y faisaient leurs lois, des fusillades y avaient lieu tous les jours, des corps jonchaient les rues,.... Le gouvernement n'avait aucun moyen d'agir sur ce quartier. En effet, son emplacement en hauteur de la ville avec un accès direct à l'autoroute permettait aux narcotrafiquants de pouvoir échapper à la police sans problèmes et en faisait un lieu sratégique pour transporter la drogue. S'ils voyaient ou entendaient les sirènes monter de la ville ils prenaient la tangente en sortant du quartier par l'autoroute.
En 2002 le gouvernement y a mené un raid pour nettoyer tout le quartier. La communauté a alors été coupée du monde pendant plusieurs jours le temps qu'il puisse reprendre la main sur la communauté après que beaucoup de sang soit versé. Ainsi depuis 2010, après des années de travaux pour réaménager le quartier, la communauté 13 s'est ouverte à la ville de Medellin et au tourisme. Des escalators et un téléphérique permettent de relier le quartier à la ville en quelques minutes contre plusieurs heures de marches auparavant. Des associations ont vu le jour pour y réinjecter de la vie. Nous avons visité le quartier via l'une d'entre elles, l'association la casa Kolacho qui travaille dans la culture hip hop. Celle-ci est justement très présente aujoud'hui dans ce quartier, les graffitis égayent chaque coin de rue relatants le passé de ce quartier et faisant acte de mémorial. Ce fut une visite très forte émotionnellement parlant quand nous savons ce qui s'est passé et comment le quartier s'en ai sorti.

 
 
 
 

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