La Costa

Le jour tant attendu est arrivé, nous prenons le bus qui nous emmènera sur la côte Caraïbe. Ça fait un moment que l'on y pense, surtout depuis que l'on a goutté à la mer aux Galapagos.
Cette étape marque un vrai tournant dans notre voyage car à partir de maintenant nous changeons de milieu, nous seront principalement sur des côtes et allons commencer tout doucement à changer de point cardinal comme fil conducteur de notre voyage, nous irons tout doucement vers le Sud du continent. Mais par dessus tout nous changeons d'ambiance. nous laissons l'air sec et froid des montagnes pour la chaleur et l'humidité du littoral, nous laissons la marche pour la nage, nous laissons les chaussures de randos pour les claquettes, les pantalons pour les shorts, les polaires pour ... rien !
On réalise que si nous avions voyagé que sur la côte ce n'est pas avec 16 kg sur le dos mais avec 6 que ça se serait fait. Nous n'attendions que ce changement ces derniers jours, pour vivre dehors à toute heure du jour et de la nuit, en maillot de bain, entre les hamacs et la plage.

Capurgana: Couché de soleil

NECOCLI: hors des circuits touristiques

Nous avons décidé de commencer notre exploration de cette côte pas son extrême Nord-Ouest. Le but étant d'aller dans le petit village de Capurgana, à la frontière avec le Panama. Si on se fit au site du gouvernement ce village est en pleine zone rouge. Seulement on sait que le gouvernement à un coup de crayon rouge un peu épais sur ses cartes. 
Capurgana est un petit village très tranquille qui attire uniquement les voyageurs au long court qui ont le temps de se rendre jusqu'à ce coin reculé. Et pour cause, il n'y a pas de route qui mène à Capurgana, le seul moyen d'y accéder est un bateau depuis l'autre côté du golf d'Uraba qu'il borde. Il existe deux points de départ: Turbo et Necocli. Nous avons choisi Nécocli car ce village est réputé plus authentique, plus tranquille et moins malfamé que Turbo.
C'est donc ici que nous prenons rendez-vous avec la mer des Caraïbes. En arrivant ce n'est pas tout à fait l'idée que l'on se fait de ce cette mer, car nous sommes sur les bords du golf d'Uraba, donc l'eau n'a pas le bleu transparent que l'on imagine, et pour accentuer l'effet nous sommes arrivés accompagnés d'orages impressionnants. Cependant le sable blanc et les cocotiers sont au rendez-vous ! C'est un lieux parfait pour passer une petite journée hors des circuits touristiques à se promener et boires quelques bières bien fraîches.

Necocli - Face au golf

Un petit air insulaire: CAPURGANA

Il est temps pour nous d'embarquer pour traverser ce golf et remonter vers le nord. Le bateau qui nous y emmène dessert quelques villages isolés sur la rive opposée avant de débarquer à Capurgana. 
On a directement l'impression d'arriver sur une île. Le petit village est entouré par la jungle, ils ne circulent ici que des touctoucs et des charrettes tirées par des chevaux, les gens ne semblent pas être occupés à 100% et certain sirotent des verres (il est tôt !) en jouant aux cartes à l'ombre d'un cocotier. Nous sentons que nous allons aimer cet endroit. Et ici nous ne sommes plus dans le golf, l'eau est magnifique, par contre le sable est plus rare. Le sol est volcanique et on constate que la roche est l'emprunte parfaite de ce qui a était un récif corallien.

C'est notamment pour cela que nous sommes venu ici car au large de Capurgana il y a le récif corallien le mieux préservé de Colombie, nous allons donc plonger pour le voir !
A peine débarqués nous allons chez Dive & Green, le club de plongée qui a bonne réputation dans le secteur (ils sont 3), pour prendre des infos. Nous en ressortons avec une très bonne impression, 6 plongées de programmées et une adresse pour se loger dans nos prix: Hector's House. A 300 mètres du club, c'est une petite maison à étage avec vue sur la mer, dotée d'un espace à hamacs. Le spot de rêve. Une chambre est libre, elle est pour nous et à seulement quinze euros la nuit ! Hector et Mélissa (une Française) tiennent cette auberge en mode relax, ici on est au calme et on se sent comme à la maison (avec quelques degrés en plus et vue sur les Caraïbes). 
La maison est pleine de vie avec ses 5 chiens et 4 chats. Et pour cause Hector est vétérinaire de métier, il est arrivé ici il y a 5 ans pour pratiquer ... gratuitement. Ce mec de Medellin offre ses services à toute la population du coin afin d'éviter que les animaux restent sans soins et non-stérilisés faute de moyens. Depuis qu'il est là il y a moins d'animaux errants et moins de maladies ce qui se ressent sur la santé et l’hygiène de la population locale. L'auberge lui permet de vivre et de payer les médicaments nécessaires aux soins. Ce type est un héro !

Capurgana: Retour d'un bateau de pêche, il va être l'heure d'acheter du poisson Capurgana: Après-midi à Hector's House

Notre première journée de plongée est arrivée. Le rendez-vous est à 9 heure, nous ferons deux plongées par jour. Le rythme est à la cool, on commence par un petit café agrémenté de l'humour anglais de notre divemaster, Andy, installé ici depuis 5 ans. Il cherche à mettre à jour ses connaissances de Français qui datent de l'école. Nous passons de bons moments à lui donner des cours peu académiques. ensuite nous nous équipons et faisons un briefing de la plongée à venir, c'est à ce moment qu'on reconnait le sérieux du club. Nous réitérons le rituel pour la deuxième plongée.

Plonger dans les Caraïbes est très différent de nos dernières plongées effectuées en Equateur dans le Pacifique. L'eau est à 29°C à -20 mètres, la visibilité est bonne et nous sommes sur un récif corallien, ce qui signifie qu'ici c'est plein de couleur, ça grouille mais il n'y a pas de grand spécimen animal. Ici on observe le caché, le petit, les détails, les couleurs, les motifs ... bien qu'on aura quand même croisé une murène congre d'un bon mètre cinquante !
C'est différent donc, mais c'est beau ! La nature ici présente des détails et des couleurs dignes des plus gros trips psychédéliques, sans les additifs ! Dans ce méandre se cachent des poissons de toutes les couleurs aux noms qui laissent rêveurs: poissons Anges, Perroquets, Pierres, Globes, Lions, Barracuda, Dorade ... Ainsi que des murènes, des vers arbre de noël, des écrevisses, des langoustes, des crabes et tout cela en eau chaude. Nous nous régalons.


Les après-midi se résument quant à elles par un hamac et un bouquin. Le temps étant orageux les premiers jours il valait mieux ne pas trop s'éloigner de l'auberge. Car quand ça pète c'est du sérieux.
Nous devions initialement rester 3 jours ici, le temps de plonger, mais nous sommes reparti au bout de 6. Pas facile de quitter ce bout de paradis. Paul est retourné faire une plongée où il devait passer à travers une grotte que Mélo ne sentait pas. Ensuite le temps s'est dégagé on a donc pris une journée pour randonner le long de la côte et rejoindre une petite plage de sable blanc bordée de cocotiers. Nous avons donc pratiqué ce que nous faisions de mieux en ce moment: lire et nous l'avons agrémenté de l'ouverture et la dégustation de noix de coco. Épuisant !

                        Capurgana : Sur la route pour la plage                Capurgana : Sur la route pour la plage
                        Capurgana : Sur la route pour la plage                 Capurgana : Sur la route pour la plage 
A l'auberge un bon groupe ses formés, on se retrouve le soir pour faire à manger, on discute, on boit un coup, on fume dans une ambiance très tranquille et conviviale. Une auberge comme celle-ci c'est de l'or, pas de groupe qui rentre bourré à pas d'heure sans aucun respect pour ceux qui dorment, pas de gros dégueulasse pour saloper les sanitaires, pas de je-m'en-foutiste pour laisser sa vaisselle salle dans l'évier ... Notre quotidien depuis 7 mois.

On se sent bien ici, mais comme toutes bonnes choses il y a une fin et il est temps pour nous reprendre la mer pour continuer sur la côte. Pour nous y aider nous partons sous un orage monstrueux, qui bouche le ciel et terni un peu le côté paradisiaque du coin.

CARTHAGENE: Perle des Caraïbes

Nous prenons la route pour Carthagène des Indes, deuxième ville du pays. Cette ville a été déclarée plus belle ville des Caraïbes, et pour cause le centre historique est admirable. Ce ne sont que des petites rues bordées d'incroyables maisons coloniales aux couleurs éclatantes et aux balcons chargés de verdure. Chaque coin de rue est une carte postale. Nous flânons des heures dans ce méandre au grés des envies, essayant de découvrir le morceau de rue laissé au hasard. 

Dans les rues de Carthagène Dans les rues de Carthagène
                            Dans les rues de Carthagène                Dans les rues de Carthagène

Le revers de la médaille de cette beauté c'est qu'ici c'est ultra touristique, tout est deux fois plus chère qu'ailleurs et l'on sent que ce n'est plus habité par le colombien normal. On est ici dans un monde à part réservé au tourisme de luxe.
Nous ne pouvions donc pas nous permettre un logement dans ce centre historique et avons trouvé quelque chose en périphérie, dans un quartier résidentiel. Ce qui a été l'occasion pour nous d'essayer le système de transport en commun le plus mal foutu que l'on est rencontré. A Carthagène il y a donc un système de bus à stations qui circule sur une deux fois deux voies réservée. Il n'y a qu'une seule ligne, on peut donc imaginer que chaque bus s’arrête à chaque station, et bien non, vous pouvez rester jusqu'à 30 mins à regarder passer des bus à moitié vide jusqu'à ce que le votre, plein à craquer s’arrête... Drôle de concept.

Enfin il faut souligner que le climat chaud et humide en ville c'est nettement plus fatiguant que sur la plage, et nous avons eu l'impression de dégouliner à longueur de journée. Notre régulateur intérieur ne doit pas encore être bien calé sur ce nouveau climat. Ce qui fait que combiné à l'effervescence de la ville nous rentrions le soir bien claqués. Nous avions comme une envie de nous retrouver un petit endroit tranquille comme à Capurgana, et ça tombe bien car on met les voiles ou plutôt les ailes pour l'archipel de San Andres !
                                                  


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