Etat de Bahia: Rythmes et plages paradisiaque

Saint Sauveur de la Baie de tous les Saints

9h00 du matin, nous voici à la gare routière de Salvador de Bahia, première capitale du Brésil, 3ème ville du pays avec ses 3,2 millions d'habitants, un lieu vibrant !

Dans les rues de Salvador de Bahia


Acajaré: beignet de farine de haricot remplis de crevettes et de sauce
Car c'est ici l'épicentre de la culture Afro-Brésilienne. 
En effet ce village de terre et de paille fondé en 1549 devient rapidement un centre de culture de canne à sucre. L'importation d'esclaves depuis l'Afrique noire devient donc pour les colons une nécessité et se fait en masse. Les cultures Africaines de la côte Atlantique se trouvent donc fortement ancrées dans ce territoire et on le sens encore aujourd'hui quand on se promène dans Salvador.
Ça se voit sur les gens, et surtout les femmes, joliment habillées de tissus aux couleurs éclatantes. Leurs chevelures, au volume démesurément amplifié par les rajouts, sont savamment tenues dans des turbans assortis au reste de la tenue. Les peaux dévoilent la totalités des nuances que la nature propose entre le cuivré et le noir ébène, palette de couleurs crée au fil du mélange des générations d'Indiens, d'Européens et d'Africains.

Dans les rues de Salvador de Bahia

Ce chatoiement de couleurs n'en est que d'autant plus vivant que Salvador c'est aussi la musique ! Le rythme ! Partout, tout le temps !
Cette ville est un laboratoire musical à ciel ouvert. Son haut lieu étant le quartier historique de Pelourinho, où de midi à minuit résonnent dans les rues, les cafés et les appartements de la ville des rythmes de Samba, de Bossa Nova, de Jazz, d'Axé. On y croisent également des Capoeiristes en représentation, les plus grandes écoles ont leurs salles dans ce quartier, ou des batucadas en répétitions pour le carnaval. Et cet environnement musical délirant est implanté dans le quartier colonial historique de Salvador, ce sont des de petites ruelles pavées, bordées de vieilles maisons coloniales et d'églises, autrefois de vraies palais tant la région était prospère pour les colons.

Dans les rues de Salvador de Bahia : Répétition d'une Batucada

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La fête dans ce quartier populaire y est omniprésente, tous les soirs de la semaine nous y avons trouvé un concert dans la rue, où les Bahianais viennent danser, manger des Acajarés accompagné d'une Caïpirinha ou d'une eau de coco. Ce Brésil là ont l'a adoré, il est vibrant et il a du caractère !

Couché de soleil sur la Baie

Escapade au paradis

Biopeba: Un bateau Sound Système, le mur d'enceinte crache !Autour de Salvador, dans la baie comme sur la côte Atlantique, il y a une multitude de villes ou villages balnéaires. Pour beaucoup l'affluence peut être excessive, car malgré qu'il y est des plages dans Salvador, les Bahianais apprécient s'échapper de la ville pour quelques jours dans un endroit relativement plus tranquille. Nous avons décidé de partir quelques jours dans un de ces endroits, cependant nous ne voulions pas nous retrouver sur des plages hérissés de parasols, de restaurants et de bars, ni sur des plages où le maître mot est de faire la fête. Nous voulions de "l'authentique", un mot très à la mode c'est vrai, que nous utilisons pour parler d'un endroit qui vit encore comme il a toujours vécu, qui n'a pas été trop biaisé par un tourisme de masse qui impose ses règles d’accessibilité, de confort ...
Et nous avons trouvé la Ilha de Boipeba, une petite ligne dans notre guide touristique (le Lonely Planet, que nous déconseillons fortement). Nous avons creusé un peu sur le net, et en effet cette île de l'archipel de Tinharé est épargnée des grands tours organisés dans la baie et des navettes directes depuis Salvador.
Car pour y aller ce n'est effectivement pas pré-maché (mais en soit pas bien compliqué non plus). Donc après un ferry pour traverser la baie depuis Salvador, puis un bus pour aller à Valença puis un autre bus aux horaires incertaines pour se rendre au port de Graçiosa et enfin un bateau pour traverser la mangrove, nous apercevons les côtes de l’île de Boipeba. Pas de doute, c'est bien dans ce genre d'endroit que nous voulions nous rendre.

Sur ce petit bout de terre de 90 km² où vivent 3000 habitants, on trouve un petit collège, un petit hôpital, les voitures y sont interdites, on se déplace et on transporte à l'aide de mules, de brouettes, de quelques quads et de quelques tracteurs qui font office de bus. Le seul 4x4 c'est l'ambulance de l'hôpital. On y voit encore beaucoup de beaux bateaux en bois pour la pêche. 
Ici on vit un peu du tourisme, de la culture de la noix de coco et de la pêche. On pêche au filet sur les plages ou en mer et on pêche aussi en apnée. Paul a rencontré sur la plage un de ces pêcheurs qui avait fini sa journée et accompagnait son fil faire du surf. Il lui expliquait que tous les matins il pars en mer et plonge jusqu'à 20 mètres de profondeur en apnée pour chasser ou ramasser la pêche du jour. Avec beaucoup de fierté il considérait son travail comme le plus dangereux après Cosmonaute ! Le dialogue n'a pas été des plus simple, car le portugais n'est pas encore notre tasse de thé, mais surréaliste, assis sous un cocotier, le pêcheur un gros pétard au bec entrain de dépiauter un poisson séché pour en faire un luminaire.

Biopeba: Le tracteur-bus

Et enfin Boipeba ce sont des plages incroyables, de grandes anses de sables fins, aux eaux claires bordées de forêts ou de champs de coco. Pas de promiscuité ici, n'y de parasol. Vos premiers voisins de bronzettes sont à quelques 30 mètres de vous, quelques gargotes en bois proposent des eaux de coco et de quoi manger. C'est d'une beauté incroyable, un petit footing le long de ces plages en marée basse permet d'embrasser le paysage, d'apercevoir quelques capoeiristes à l'entrainement, de croiser un cavalier à cru ou des pécheurs tirants leurs filets sur la plage. Quand nous nous arrêtons 3 mins sur ce paysage pour réaliser où nous sommes nous savons que nous sommes chanceux.
Et pour finir la journée rien de plus agréable que de savourer une bière fraîche devant le coucher de soleil, dans une de ces petites cabanes qui diffuse un reggae aux basses vibrantes. Encore de la musique !

Plage de Boipeba  Plage de Boipeba
Ce genre d'étape nous fait réaliser combien les rythmes de vies diffèrent suivant les cultures et suivant les lieux où l'on vit. Car si la description que l'on vous fait vous semble être celle de vacanciers (ce qui est le cas dans ce genre d'endroit, nous ne le cachons pas) l'ensemble de l'île semble vivre à ce rythme. Ce n'est pas la première fois que l'on ressent ça, nous avions eu des impressions similaires dans les caraïbes. En tan qu' Européen tous ceci nous semble ralenti, si nous avions à travailler ici l'adaptation au rythme serait difficile car nous serions d'une impatience maladive. Car qui dit rythme tranquille dit également temps d'attente, hors nous ne savons plus attendre... Par contre à Boipeba le stress et l'infarctus ne doivent pas faire partis des pathologies traitées par le médecin. 

Plage de Boipeba

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