La Cordillère Blanche


Un passage éclair à Lima

Que dire sur cette ville ? Et bien comme d'autres capitales nous n'aurons pas fait long feu dans cet endroit. La ville est bruyante et a peu d'intérêts.
Pourquoi bruyante ? Parce que comme dans beaucoup d'endroits au Pérou les klaxons ne s'arrêtent jamais.
Pourquoi peu d'intérêts à nos yeux ? Parce que Lima est une ville qui a subit un séisme important ayant terrassé toutes les empruntes historiques de la ville. Donc il n'y a plus grand chose à voir.

Retour à la rando

Suite à cette étape où nous nous sommes pas attardé, direction Huaraz, le chef lieu des randos dans la Cordillère Blanche. Ici nous avions prévus de croiser Kévin et Marion avec qui nous avions fait un bout de chemin au nord de l'Argentine. Mais nos programmes se sont croisés sans que l'on puisse se dire au revoir avant leur retour en France. Ce n'est que partie remise, à notre retour en France nous ferons un détour par Marseille.

A Huaraz nous avions prévu de faire un trek dans la cordillère, le trek de Santa Cruz qui serait notre premier trek en autonomie. Celui-ci se fait en 3 jours pour les chevronnés et 4 jours pour les gens comme nous qui aimons prendre notre temps. 

Nous passons à l'office du parc où nous rencontrons un super guide qui nous a expliqué tout le chemin, les campings ou il faut s'arrêter, les bus à pendre pour s'y rendre et il nous a conseillé d'effectuer la rando de la laguna 69 en même temps.
Cette dernière est très réputée comme rando d'acclimatation sur une journée mais il est nécessaire de la faire avec une agence car il y a peu de moyen de retour. 
Etant donné qu'elle est sur le chemin du Santa Cruz il nous a suffit de partir un jour de plus pour la cumuler avec ce dernier. Nous sommes alors passé sur un trek de 5 jours.

Mais avant de partir chargé comme des mulets nous avions besoin de faire une rando d'acclimatation car nous avions repris de l'altitude depuis Lima. Notre souffle le ressentait un peu. De plus, le point culminant du trek est à 4750m au dessus du niveau de la mer, ce que nous avions jamais fait jusqu'à aujourd'hui. Un peu de préparation était nécessaire pour habituer notre corps.

A Huaraz il y a un choix important de rando d'une journée pour s'acclimater donc nous sommes partis pour la Laguna Churup qui se trouve à 4450m au dessus du niveau de la mer.
Cette rando n'était pas compliquée mais sur les derniers mètres où il faut escalader la roche nous commencions à avoir le souffle court, Mélo a eu quelques étourdissements dû au manque d'oxygène. Après plusieurs pauses pour qu'elle puisse retrouver une respiration normale nous voilà arrivés à une lagune d'un bleu transparent, nous nous serions cru au bord de la méditerranée, mais sans la température de l'eau. A peine mis les pieds dedans pour les délasser ils en ressortaient frigorifiés.

La Laguna Churup

Le trek

Jour 1

Vendredi 21 juillet, c'est parti pour notre trek de 5 jours. Rendez-vous à 6h du matin avec Marius et Camille. Deux Français que nous avions croisés sur une place ensoleillée de Huaraz qui se posaient la question de faire ou non ce trek avec une agence. Nous avons les infos qui leurs manquent et cela les convaincs de partir en autonomie avec nous.

Première étape, il faut prendre un mini bus de Huaraz à Yungay puis le troquer contre un autre bus ou taxi pour Vaqueria, à 3700m, le village départ du Santa Cruz. 
La Laguna 69Pour nous, après une heure trente de trajet sur une piste poussiéreuse, nous nous arrêtons au camping de Yurracoral pour aller à la Laguna 69 à 4600m. On monte le camping et c'est parti pour notre seconde rando d'acclimatation. Et oui, il fallait bien ça car l'altitude se fait encore sentir, la respiration est difficile à trouver quelques fois sur le chemin mais l'effort est très vite récompensé par le superbe paysage qui s'offre à nous.

2h30 de montée plus tard nous arrivons devant cette superbe lagune avec son eau cristalline qui ne demande qu'à plonger dedans. Mais encore une fois, y tremper nos pieds nous suffit à rebrousser chemin.
Après cette belle balade, nous voilà prêt pour notre première nuit de camping. Le dîner est vite expédié vers 18h avec la nuit qui arrive et le fraîcheur qui commence à se faire sentir. Cette première nuit aura été fragmentée par le froid qui nous tiraillait et l'inconfort des matelas que nous avions loués. Mais bon, notre corps s'y fera pour les nuits suivantes.

Jour 2 

Où va t-il chercher ses nutriments ?Debout à 7h le samedi matin pour débuter le trek du Santa Cruz. Mais pour atteindre le village départ de Vaqueria c'est toute une histoire. Il faut arriver à monter dans un bus qui relit Yungay-Vaqueria, mais trouver de la place est difficile car le bus ne part de la première ville qu'une fois qu'il est plein. Il faut croiser les doigts que des personnes en descendent sur le chemin, ce qui n'est pas certain.
Marius et Camille arrive à monter dans le premier bus qui passe à 8h. Pour nous c'est une autre affaire, un deuxième bus passe, plein à craquer, puis un second dans le même état, puis un troisième, toujours la même histoire. On voit au loin un autre qui approche, il est 9h15 et on nous apprend que c'est le dernier de la journée. Un garde du parc se propose de nous l'arrêter car nous sommes des gringos et donc que le chauffeur ne fera pas d'effort pour nous s'il est déjà au complet. Bien joué, le bus déjà bondé s'arrête au niveau du garde et il nous fait monter dedans. Nous sommes alors à 19 dans un mini-bus pas très en forme qui normalement peut accueillir 12 personnes. Nous nous retrouvons pour ce trajet serrés comme des sardines avec une bande de joyeux Alpinistes Français partis pour une ascension. 
Une heure trente plus tard nous retrouvons Marius et Camille. 
Il est 11h, c'est parti pour le Santa Cruz.

Le départ est un peu difficile car il faut s'habituer au poids des sacs. Les premiers kilomètres passés nous nous retrouvons dans une superbe vallée verte à longer le rio que l'on quittera que très rarement. Le paysage est magnifique et d'une grande tranquillité.

 Santa Cruz - Premiers pas avec nos sacs Santa Cruz - Dans notre première vallée, l'ambiance est à la petite maison dans la prairie

Après 4h de marche nous arrivons au camping Paria pour notre deuxième nuit. Le soleil est encore au rendez-vous donc on s'octroie une petite toilette en tenue d'Adam dans l'eau fraîche pour délasser notre corps et le nettoyer de la poussière accumulée ces deux derniers jours. 
Nous montons le campement avant que le soleil se couche, cette nuit nous prévoyons d'utiliser la couverture de survie pour couper l'humidité sous nos matelas Pour accompagner notre soirée les gars nous font un feu car sur ce camping ils sont autorisés.
Nous nous couchons avec le soleil car demain est la partie la plus difficile du trek avec le passage du col à 4750m et 900m de dénivelé positifs à encaisser. Nous nous réveillons à 4h30 pour un départ à 6h . 

Santa Cruz - Premier Campement

                         Santa Cruz - Premier Campement - sur ce site les feux sont autorisés                     Santa Cruz - Surveillés par la voie lactée

Jour 3

Santa Cruz - En direction du colOn peut dire que ce réveil aura été glacial, la tente est couverte de givre. Une fois tout remballé nous nous réchauffons très vite en nous mettant en marche.
Nous commençons à monter dès les premiers mètres. De tout façon cette deuxième journée va nous faire grimper jusqu'au passage du col. Là encore le paysage est superbe et l'on ne se lasse pas de regarder ce que la nature a à nous montrer. Nous accompagnons le levé du soleil ce matin et pouvons profiter de ces premiers rayons qui caressent les sommets, qui réchauffent les herbes gelées et nos corps engourdis.
Rapidement la pente change, nous nous attaquons au passage du col à proprement parler. Ces deux heures ont été difficiles car le cardio est mis à rude épreuve par le manque d'oxygène et le poids des sacs. Nous progressons lentement sur ce terrain rocailleux où nous nous faisons doublé allègrement par les muletiers Péruviens et leurs mules (les vrais Héros des treks par Agences !)
Vers 11h nous voilà au niveau de ce col, Punta Union, lessivés mais heureux. C'est la première fois que nous sommes si haut grâce à nos pieds ! La vue est spectaculaire, nous retrouvons derrière nous la vallée verdoyante d'où nous arrivons, autour de nous des monts enneigés et devant nous la vallée dans laquelle on va s'engager.
L'énergie qui s'empare de nous est grisante, nous sommes fier d'avoir fait quelque chose que nous n'avions jamais fait auparavant, pour nous retrouver devant un pareil spectacle.

Santa Cruz - La vue 360° depuis le col

Santa Cruz - Notre point le plus haut

Après avoir profité de cette superbe vue et repris des forces nous engageons la descente vers notre prochaine étape. A 14h nous voilà arrivé au camping de Taullipampa ou nous arrivons HS. Ce n'est pas encore ce soir que nous allons veiller tard, en effet, à 18h30 tout le monde est dans sa tente.

Santa Cruz - La seconde vallée Santa Cruz - Toujours bien entourés 

Jour 4

7h du matin, on commence à sortir le bout du nez des duvets prêts à entamer notre quatrième journée. On ressent la fatigue qui commence à se faire sentir mais on se rassure en ce disant que le plus dur est passé.

Le Santa Cruz - Petit détour par une lagune - Cette espèce d'arbre date de l'âge de glace

A 8h30, en prenant le chemin qui nous approche de la fin de notre trek nous faisons un détour pour aller voir la laguna Arhuaycocha. Après deux heures de marche nous voilà devant une superbe lagune alimentée par un glacier. Son eau étincelle au milieu de la chaine de montagnes qui l'entoure. Les pics toussent plus vertigineux les uns que les autres s'alignent tels les gardiens de ce lieu mystique. Le soleil fait craquer la couche de glace qui les recouvrent créant parfois quelques avalanches qui nous rappellent que nous ne sommes pas grand chose face à ce milieu. Nous constatons néanmoins que la surface des glaciers a bien diminué, et il vrai que cette région est réputée pour être un indicateur très représentatif du réchauffement climatique.

Santa Cruz - Vue 360° depuis le mirador de la laguna Arhuaycocha

Après avoir lorgné sur ce décor un bon moment, nous nous sommes décidé à vraiment entamer la descente, nous récupérons les sacs que nous avions laissé au pied de la dernière monté avant la lagune et c'est reparti.
Santa Cruz - Petite arrivée d'eau de glacier

Santa Cruz - Le lit de la rivière a été grand  Santa Cruz - Le lit de la rivière a été grand

Le dernier tronçon de cette journée se fait dans le lit sabloneux de la rivière que nous avions vu du haut du col la veille. Encore heureux que le vent était derrière nous pour nous pousser et que nous descendons car nos jambes sont fatiguées et marcher dans le sable avec tout notre attirail n'est pas de tout repos. A 16h30 on arrive à notre camping Llamacoral où nous plantons la tente pour la dernière fois de ce trek. Ce soir là on a un peu traîné à faire la popote donc on se couche à ..... 20h, grosse soirée !

Santa Cruz - La fine équipe

Jour 5

Dernier réveil en tente, nous voilà parti à 7h pour nos derniers kilomètres. On peut dire que l'on en a tous pleins les pattes et que l'arrivée se fait attendre. Mais il faut que l'on reste concentrés sur nos pas car la descente se fait tout le long sur un chemin poussiéreux avec des cailloux où il est facile de glisser. Et se faire mal maintenant ne serait pas judicieux, vous nous direz avant non plus!
Après 2h30 de marche nous arrivons au bout de cette belle aventure. 
Nous sommes au village de Cashapampa où nous n'avons plus qu'à prendre un taxi pour Caraz et de là récupérer un bus pour Huaraz où nous allons enfin pouvoir retrouver une bonne douche. Car ça peut paraître romantique de se laver dans les rios à 2-3°C, mais la douche chaude se fait attendre.

Santa Cruz - Plus on s'approche du but plus la rivière forcie

Santa Cruz - La végétation est plus présente aux altitudes les plus basses

Cette aventure aura été une belle expérience et une première pour nous durant ce voyage. Nous aurons vraiment passé un très bon moment avec Marius et Camille durant ces 5 jours de marches. Tout était au rendez-vous pour que ce trek ce passe à merveille ! 
Nous avons eu beaucoup de chance sur la météo qui n'est pas toujours clémente dans cette région. Elle nous aura permis de profiter du cadre incroyable qu'offre la Cordillère Blanche à qui se donne la peine de la visiter. Nous sommes néanmoins rentrés très épuisés de ce trek, Paul en est même revenu avec une bonne grippe. 
Cependant notre sentiment général est à la satisfaction. Marché ainsi, en autonomie avec pour seul compagnon la nature dans son plus bel écrin nous a procuré un vif sentiment de plaisir. De plus la marche permet de vrai moment de pensée et procure une fatigue qui engendre un bon sommeil, deux composantes à ajouter au bilan positif de cette expérience. On renouvellera très certainement cette expérience un peu plus tard dans notre voyage.

Le tracé du Santa Cruz








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