Le Machu Picchu

Quand on pense au Pérou on pense inévitablement au Machu Picchu, cette cité Inca légendaire posée au milieu des montagnes.
Mais le Machu Picchu c'est aussi un des lieux les plus touristique du monde avec quand même 800 000 visiteurs annuel.
Ces deux aspects on fait du Machu Picchu un site que l'on voulait voir mais que l'on appréhendait, car nous arrivons dans la saison estival forte et la foule touristique nous fait parfois un peu peur et peu dénaturer certains lieux, ou tout du moins atténuer considérablement son attrait.

Comment aller au Machu Picchu

Le point de chute de tous touristes c'est Cusco, à partir de cette ville il faut rejoindre le village d'Aguas Calientes, accroché dans la vallée au pied du site.

La première partie du voyage consiste donc à rallier Aguas Calientes. C'est le début du business Machu Picchu. En effet ce village n'est accessible qu'en train, un train que l'on peut prendre depuis Cusco ou depuis tous les villages qui se trouvent le long des rails.
Le truc c'est qu'on parle d'ici du train le plus cher au monde au kilomètre de rail. Voilà pour la version officielle, qui nécessite un beau porte-feuille.

Ensuite il y a les voies alternatives, qui n'ont d'alternatives que le nom tellement elles se sont démocratisées afin de limiter le coût global du voyage.
Toutes consistent à rallier par bus le terminal de la ligne de chemin de fer de l'autre côté d'Aguas Calientes, c'est la station Hydroelectrica. Cette centrale électrique est accessible par une piste de terre. Le coût de cette option varie suivant le type de bus que l'on prend depuis Cusco (local avec changement à Santa Maria ou touristique en direct depuis Cusco) et varie également en fonction de la manière dont on rallie Aguas Calientes (En train dans l'autre sens ou à pieds le long des rails).
Enfin il existe la belle (et dure) voie, l'Inca Trail, un trek de 4 jours qui passe par le chemin des Incas historique et qui vous amène directement au Machu Picchu, sauf qu'il est limité à 400 départs par jours et qu'il faut donc le réserver à minima 6 mois à l'avance ... pas pour nous donc.

Nous avons opté pour l'option bus touristique et rando. Ce qui fait qu'après 7 heures de bus depuis Cusco nous voilà, les sacs sur le dos, partis pour 2h30 de randos le long des rails ... avec la bonne centaines d'autres randonneurs, les buvettes et les restaurants. La version alternative a son succès et son business.
Sur le long des rails
On a trouvé cette première partie de marche difficile alors qu'elle ne présente pas de dénivelé, surement parce que ça faisait un certain temps qu'on avait pas fait de vrai rando, qu'on avait toutes nos affaires sur le dos et que marcher dans du gros graviers, en traversant régulièrement les rails et en adaptant son rythme aux nombreux autres marcheurs est un peu fatiguant. En tout cas nous voici arrivés à bon port, c'est le principal. Aguas Calientes quel village ! C'est le Disney-land du Machu Picchu, ici on vous alpague tous les 5 pas pour vous faire rentrer dans une brasserie avec promesse du meilleur Happy Hour: 6 consos pour le prix d'une mais la conso en question vaut 6 fois le prix normal ! Après avoir répondu, patiemment, 20 fois non, car nous étions en sueur avec 15 kg de bagages sur le dos et donc que se prendre une caisse n'était pas notre priorité, nous sommes arrivé à notre hôtel. Une petite chambre au lit confortable nous attendait, parfait. Demain on monte au Machu Picchu !

Dernière ligne droite pour le sanctuaire

Pour ce dernier trajet, d'Aguas Calientes à Machu Picchu il existe aussi une version officielle et une version alternative.

La version officielle c'est le bus d'une unique compagnie, seul engin autorisé à emprunter la piste qui serpente entre les 1900 m d'altitude d'Aguas Calientes et les 2460 m du Machu Picchu.

La version alternative consiste à prendre le chemin qui monte à travers les lacets de cette route, c'est pour cette option que nous partons.

Il faut savoir qu'il y a deux sessions d'entrées au Machu Picchu, une entre 7h et 12h et l'autre entre 14h et 17h et qu'il y a des combinaisons avec l’accès aux deux montagnes avoisinantes qui permettent d'avoir une vue sur le site: la montagne Machu Picchu et la montagne Wayna Picchu. Nous avions opté pour un accès le matin avec départ pour la montagne Machu Picchu entre 7 et 8 heures.

Afin d'être dans les temps, le réveil est mis à 4h30 pour être aux portes du site à 6h00. C'est un début de journée (ou une fin de nuit) physique. La randonnée jusqu'au site, que nous effectuons avec un grand nombre de compagnons, est en fait un escaliers de marches en pierres toutes inégales. De plus ici ce n'est plus l'Altiplano, c'est la forêt tropical, humide donc. Les cuisses chauffent avec le levé du soleil et l'arrivée aux portes se fait en nage. Une foule est déjà là à faire la queue, on passe aux toilettes et on prend notre place dans la file.

Le Machu Picchu

Nous entrons rapidement dans le site, ça carbure à la vérification des billets. Nous nous dirigeons vers le départ de la rando pour le sommet de la montagne Machu Picchu. Au passage nous apercevons les premières ruines, l'excitation monte, on commence à réaliser où nous sommes. Mais chaque chose en son temps, d'abord on prend de la hauteur et ensuite on regardera ça de près.
Premier aperçu du sanctuaire, le soleil est levé mais n'a pas passé les montagnes

Des marches

6h55 nous attendons l'ouverture de l’accès au chemin de rando. Top départ pour 2160 marches en pierres, encore très inégales qui nous amènerons non sans mal au 3140m du sommet. Le chemin est parfois à flan de falaise et nous permet régulièrement de voir cette incroyable cité qui peut à peut se baigne du soleil qui passe la ligne de crêtes des montagnes environnantes.

Vue sur le Machu Picchu pendant l'ascension de la montagne

Arrivés en haut nous avons le souffle coupé (au sens propre et figuré), nous en avons bavé mais nous sommes dans les premiers à admirer ses montagnes et la vallée qui se creuse sous nos pieds avec au centre le Machu Picchu. La vue est incroyable, ça prend aux tripes, nous prenons conscience de la magnificence de ce lieu posé sur cette crête parfaitement aligné Est-Ouest pour honoré le soleil. Nous réalisons également la prouesse que ça a été d’ériger un tel ensemble de bâtiments, ici, il y a 500 ans.
Nous restons là à essayer de prendre la mesure de l'endroit, en vain, avant de prendre la route du retour pour rentrer dans le site. Nous sommes heureux d'être partis de bonne heure et d'être arrivés avant le gros des randonneurs car nous avons pu profiter de la vue avec une certaine solitude.

Le Machu Picchu depuis la montagne

La vue depuis la montagne

Arrivés en bas c'est une autre histoire. Il y a du monde, beaucoup de monde, et le selfie est à l'honneur. A croire que sa propre tronche est plus intéressante que cet endroit !
Passé les portes l'effet de foule se dissipe un peu aux rythmes des différents groupes qui suivent leurs guides. Le sens de la visite est unique et il est dorénavant obligatoire de circuler avec un guide. Nous avons réussit à passer à travers cette nouvelle obligation et avons fait le tour en se calant entre deux groupes et en profitant des explications fournis pour les uns et pour les autres.

Nous voici donc au cœur du Machu Picchu. Il est estimé que 1200 personnes vivaient ici, en complète autonomie. Les cultures en terrasses, qu'ils avaient remplis de terres fertiles acheminées depuis la vallée, et les troupeaux de lamas leurs assuraient l'autosuffisance alimentaire. Et un ingénieux réseau d'eau alimentait les cultures et même quelques fontaines.

Terrasses de cultures

On se ballade au milieu des différentes zones de la cité qui est remarquablement bien conservée. Et pour cause, les Incas étaient de grands bâtisseurs. Les constructions "basiques" (celle qui ne sont pas d'ordre religieux) sont faites de moellons en double peaux dont l'interstice est comblé par du torchis. Ce qui devait assurer une certaine isolation et permettait de faire des murs de forte épaisseur leurs assurant ainsi une bonne stabilité. De plus ils bâtissaient les murs penchés vers l'intérieur afin d'assurer une meilleur tenue aux séismes !

Murs double peaux et réseau d'eau

Les ouvertures sont trapézoïdale. En référence au soleil ?

Et le plus beau reste à venir, car lorsque l'on arrive aux niveau des temples, plus de moellons, mais de la pierre de taille, pour certaine monstrueuses, parfaitement jointives. Mais ce qui rend la prouesse d'autant plus remarquable c'est qu'ils ne travaillaient pas avec des pièces rectangulaires. Nos maçons n'ont qu'à bien se tenir !

                Le templeLe temple - Un vrai puzzle

Toute la cité est organisée en fonction de la course du soleil ce qui accentue la dimension grandiose du lieu, car les ombres marquent et donnent de la profondeur à cette architecture.

On pourrait essayer de parler de ce que l'on a ressenti encore très longtemps, mais ça n'aurait pas une très grande utilité. Le fait est que nous avons véritablement était émerveillé par le lieu malgré le côté très touristique. La manière dont nous y avons été a surement contribué à ce sentiment de satisfaction, mais à une petite échelle. Le tout réside vraiment dans la magie de l'endroit.

Dernier regard avant de partir

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